Le pape François a adressé ce lundi 10 janvier ses vœux aux 183 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège. Une cérémonie attendue au cours de laquelle le pape a donné sa vision du monde. Il s'est notamment exprimé sur la pandémie de Covid-19, les conflits dans le monde et la cancel culture, qu'il a dénoncée comme "une forme de colonisation idéologique".
Chaque année, au mois de janvier près de 200 diplomates ont rendez-vous dans les palais apostoliques du Vatican pour présenter leurs vœux au pape. Le chef de l’Église catholique prononce ensuite un long discours. Ce lundi 10 janvier, le pape François a donc adressé hier ses vœux aux 183 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège. Une cérémonie attendue au cours de laquelle le pape a donné sa vision du monde. Conflits en cours, crise sanitaire... le souverain pontife a scanné les souffrances du monde. "Il s’agit vraiment d’un atlas des souffrances du monde, estime Mauro Galofaro, responsable des relations internationales de la communauté San’t Egidio, il n’y a pas de pays qui sont en dehors de l’attention du pape et des prières du pape."
Sur la gestion de l’épidémie, le pape François a appelé à "poursuivre l’effort pour immuniser autant que possible la population". Il a toutefois reconnu que "les vaccins ne sont pas des outils magiques de guérison, mais ils représentent certainement, en plus des traitements qui doivent être développés, la solution la plus raisonnable pour la prévention de la maladie".
Le pape a par ailleurs exhorté la "communauté internationale" à faire en sorte que "l’ensemble de la population mondiale ait un accès égal aux soins médicaux essentiels et aux vaccins". Pour Mauro Galofaro, "c’est un appel à travailler ensemble, tous les représentants de la communauté internationale".
De la Syrie au Liban en passant par l'Irak, le Yémen ou encore le Soudan, le pape François a également soulignées missions est d'œuvrer "l’urgence de trouver des solutions à des "conflits interminables qui prennent parfois l'allure de véritables guerres par procuration". Pour la communauté San’t Egidio, dont l’une des missions est d'œuvrer sur le terrain diplomatique pour pacifier les régions en guerre, l’autorité du pape peut faire bouger les lignes.
"Je pense qu’il y a une autorité morale du Saint Père, qui exerce beaucoup de pressions sur certaines situations." Mauro Galofaro cite le cas de la Centrafrique, du Soudan du Sud et de l'Irak, où "il a parlé de récupérer le droit à la dignité du peuple irakien". "C’est des choses qui ne sont pas immédiatement traduites peut-être dans la politique, jour par jour, mais qui ont un énorme impact sur la situation."
Devant les diplomates, le pape a également pointé du doigt "un mode de pensée qui nie les fondements naturels de l'humanité et les racines culturelles qui constituent l'identité de nombreux peuples". Il pointe du doigt la "cancel culture" comme "une forme de colonisation idéologique qui ne laisse pas de place à la liberté d'expression" et "qui envahit de nombreux domaines et institutions publiques". "Au nom de la protection de la diversité, on finit par effacer le sens de toute identité, avec le risque de faire taire les positions qui défendent une idée respectueuse et équilibrée des différentes sensibilités."
Le pape François a rappelé qu'il existait des "valeurs fondamentales au-dessus de tout consensus", notamment "le droit à la vie, de la conception jusqu’à la fin naturelle, et le droit à la liberté religieuse".
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