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Philippe Gosselin, ex député LR : « Une alliance avec le RN n’est pas acceptable »

RCF, le 11 juin 2024 - Modifié le 12 juin 2024

"Il faut une alliance avec le RN." Il a suffit de sept mots de la part d'Eric Ciotti pour fissurer son parti. Mardi 11 juin 2024 dans le journal de TF1 le patron de groupe des Républicains ouvrait la porte à une alliance dans le cadre des élections législatives anticipées. Député sortant de la Manche, Philippe Gosselin demande sa démission, comme de nombreux cadres du parti mais de timides applaudissements accompagnent aussi la déclaration du chef du parti gaulliste.

Discours d Eric Ciotti, president du parti Republicains lors du meeting de fin de campagne de Xavier Francois Bellamy pour les elections europeennes du 9 juin 2024 a la Palestre au Cannet. Photographie de Eric Dervaux / Hans Lucas.Discours d Eric Ciotti, president du parti Republicains lors du meeting de fin de campagne de Xavier Francois Bellamy pour les elections europeennes du 9 juin 2024 a la Palestre au Cannet. Photographie de Eric Dervaux / Hans Lucas.

« Une alliance avec le RN, ses candidats, avec tous ceux qui se retrouvent dans les idées de la droite, dans les valeurs de la droite. » C’est ce que souhaite voir se créer Éric Ciotti dans les prochaines semaines. Objectif : préserver le groupe LR à l’assemblée.


Une déclaration dans le journal de TF1 qui a fait grand bruit dans son parti. Après une matinée à demander la prudence, c’est maintenant de la colère que ressent le député sortant de la Manche Philippe Gosselin. « Je considère d'ores et déjà qu’Éric Ciotti ne fait plus partie des Républicains. J'attends qu'il démissionne, qu'il cède sa présidence. Il ne nous représente plus. »


Demande de démission ou départ


Comme Philippe Gosselin, de nombreux responsables des Républicains ont appelé au départ d’Éric Ciotti. À commencer par le président du groupe Républicain à l'Assemblée nationale, Olivier Marleix et Gérard Larcher, président du Sénat.

Malgré les demandes des ténors de son parti, pas question pourtant pour Éric Ciotti de démissionner. « Je suis président et je reste président des Républicains, a-t-il déclaré ce mardi devant le siège parisien du parti, mon mandat, je le tiens des militants, et seuls les militants pourraient me l'enlever. »


Face à sa réponse, les premières défections ont eu lieu. À commencer chez les sénateurs républicains, qui avaient refusé de bloc une alliance avec le Rassemblement National. La vice-présidente du Sénat Sophie Primas et le rapporteur général du Budget Jean-François Husson, ont annoncé mardi sur X qu'ils quittaient le parti.

Une décision que Philippe Gosselin pourrait suivre. « S'il ne veut pas partir, qu’il reste à la tête d'un LR croupion si ça lui fait plaisir, déclare sèchement le député sortant de la Manche. Mais si c'est le cas, je ne défendrai évidemment pas les couleurs LR dans ma circonscription et je pense que nous serons nombreux dans la même situation. »


L’organisation a déjà commencé et les lignes sont claires : pas d'alliance avec le Rassemblement National et pas question non plus d’alliance avec le parti du président de la République « qui porte l'entière responsabilité du chaos » pour l’ex député manchois. « Je préfère être dans un groupe où il y aura peut-être moins de députés, où nous pourrons refonder. Nous pourrons repartir sur d'autres bases plutôt que faire des alliances inconsidérées. »


Des soutiens tout de même présents


Si nombreux se désolidarisent des déclarations du chef des républicains, reste tout de même des soutiens de sa ligne comme le Tarnais Guilhem Carayon, président des jeunes LR et qui avait été nommé à ce poste par Éric Ciotti.

Reste à savoir ce que décidera la base électorale des républicains face à cette scission dans leur groupe. Éric Ciotti avait été porté à son poste en décembre 2022 avec 53,7 % des voix des membres. Durant sa campagne, il avait assumé sa ligne plus ferme que les autres ténors du parti en matière sécuritaire et identitaire, et plus proche de l’extrême droite.

Lors de la dernière campagne présidentielle, il avait annoncé préférer le polémiste d'extrême droite Éric Zemmour à Emmanuel Macron. « Si les adhérents veulent le suivre, c'est leur problème, c'est leur affaire, commente Philippe Gosselin. Et libre à eux comme à chaque citoyen et citoyenne, à tous les électeurs. Mais en tout cas pour ma famille politique, ils ne représentent plus les LR. »


Peu après la déclaration d’Eric Ciotti, Marine Le Pen a salué son « choix courageux ».

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