À l’aube d’un potentiel troisième confinement en France, les interactions sociales semblent à nouveau en sursis. "L’être humain a besoin du contact, il est clanique. C’est dans sa nature, il ne peut pas vivre seul", affirme Pierre Rabhi. Pour autant, il constate également que la solitude augmente. "Il y a une désocialisation de plus en plus forte", déplore-t-il.
L’homme, c’est celui que Pierre Rabhi tient pour responsable du changement climatique. Il prend exemple sur l’Amazonie, ravagée par la déforestation. "Notre impact est terrible par rapport aux autres créatures", se désole-t-il. Selon lui, la terre nourricière est droguée de chimie. "Nous avons répandu sur la planète des nuisances épouvantables", lâche Pierre Rabhi.
"Les êtres humains se sont proclamés intelligents, ça n’est pas vrai", affirme le penseur. Pour lui, nous avons confondu aptitude et intelligence. "Nous sommes grisés par nos aptitudes. L’intelligence est dans la vie. Cette dissociation que nous avons créée entre nous et la vie aboutit à notre condamnation", alerte-t-il.
CULTIVER LE CONTENTEMENT
Cette attitude destructrice s’explique selon Pierre Rabhi par un consumérisme démesuré et "la peur de manquer, vouloir plus et encore plus". Face à cela, "il faudrait cultiver le contentement car sans ça on est constamment dans le désir".
Dans "Frères d’âme" (éd. de L'aube), une série d’entretien menée avec le journaliste Denis Lafay et le philosophe Edgar Morin, Pierre Rabhi témoigne. Si tout semble l’opposer à Edgar Morin, il assure que "ce qui nous a rapproché, c’est nos consciences, nos âmes, nos exigences, nos désirs d’un monde différent". Selon lui, "il faut dépasser les particularismes qui ont divisé l’humanité pour aboutir à quelque chose qui va amener la convergence des consciences humaines".
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