La Procréation Médicalement Assistée (PMA) ouverte à toutes les femmes : ce sera une proposition du gouvernement dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique en 2018, a annoncé ce matin la secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Il s'agit d'une promesse de campagne du président Emmanuel Macron.
La PMA désigne l'ensemble des techniques médicales assistant un couple infertile ou une femme qui désirent un enfant. En 2014, on a dénombré 143.778 tentatives de PMA, dont 95% ont été réalisées avec les gamètes des deux membres du couple. Un nouveau-né sur 32 est issu d'une PMA.
La PMA est aujourd'hui réservée aux couples composés d'une femme et d'un homme en âge de procréer, souffrant d'une infertilité médicalement constatée ou qui pourraient transmettre une maladie à leur enfant.
Emmanuel Macron s'était déclaré, dans son programme de campagne, "favorable à l'ouverture de la PMA pour les femmes seules et couples de femmes." Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé ce mardi matin que cette ouverture serait proposée en 2018, dans le cadre d'une révision de la loi bioéthique.
Marie-Claude Picardat, co-présidente de l'association des parents et futurs parents gays et lesbiens, soutient que "renforcer les droits de la famille homoparentale renforcera le bien-être des enfants".
En juin dernier, le Comité consultatif national d'éthique s'est prononcé pour l'ouverture de la PMA aux femmes célibataires et couples de femmes. Onze membres avaient toutefois voté contre, déclarant que si le désir d'enfant était bien légitime, la réalisation de ce désir pouvait poser des questions éthiques. Pour Marlène Schiappa, il s'agit de défendre une forme de "justice sociale" entre toutes les femmes, pour faire cesser une "forme de discrimination" envers les femmes seules ou lesbiennes.
Mgr Michel Aupetit, évêque de Nanterre, est médecin et membre du conseil famille et société de la conférence des évêques de France. Pour lui, cette décision consacrerait "l'exigence d'un droit qui est subordonné au seul désir individuel" :
La Conférence des évêques de France faisait part, en juin, dans un communiqué à propos de la PMA, de ses inquiétudes : « l’organisation d’une filiation sans père », « l’instrumentalisation de l’enfant pour soulager une souffrance » ou encore « la reconnaissance d’un droit à l’enfant ». Mgr d'Ornellas, chargé des questions bioéthiques à la CEF, appelait à un "dialogue apaisé" sur le sujet.
Pour la Conférence des évêques de France, la révision des lois de bioéthique prévue en 2018 doit être l’occasion d’un vaste débat pour parvenir à un consensus sur la société que nous voulons. Les catholiques, disent les évêques, sont prêts à y prendre toute leur part.
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