Deux attaques simultanées ont fait au moins 13 morts et 19 blessés en Iran. Deux lieux symboliques du pouvoir iranien ont été frappés : le Parlement et le Mausolée du fondateur de la République islamique.
"Il y a deux phénomènes à prendre en considération. D’abord il y a eu cette vidéo qui avait été tournée dans laquelle une voix s’exprimait en persan. Une vidéo réalisée par Daech et qui mettait en garde la République islamique. Par ailleurs, il y a eu régulièrement des menaces de l’Arabie saoudite qui menaçait l’Iran d’importer la guerre à l’intérieur de ses frontières. Les Iraniens font donc le lien sans aucun doute possible entre Daech et l’Arabie saoudite" explique Amélie Chelly, sociologue et experte du chiisme et des islams politiques, à propos du contexte actuel.
Les gardiens de la révolution ont accusé l’Arabie saoudite et les Etats-Unis d’être impliqués dans les attentats de Téhéran. "Beaucoup d’analystes envisagent que le fait que le président Donald Trump se soit rendu à Ryad le jour des élections iraniennes pour signer un contrat d’armement de 300 milliards de dollars était une sorte d’autorisation à l’Arabie saoudite d’aller plus encore dans les hostilités avec l’Iran. Ce dernier, à tort ou à raison a eu une fine stratégie en prenant la main que le Qatar tendait de temps en temps" ajoute l'auteure de "Iran, autopsie du chiisme politique" (Cerf).
Malgré les deux attentats, l’Iran a néanmoins montré que rien ne pouvait perturber le bon déroulement de la marche du pays. Au Parlement, la session n’a pas été interrompue. Et après le second attentat, une prière a été organisée. "Il ne faut pas oublier que l’on ne rentre pas au Parlement avec un coupe-papier. Là il s’agissait de grenades, d’armes lourdes, de ceintures explosives. On peut donc penser que ces deux attentats ont été très bien organisés, de l’extérieur. L’appareil sécuritaire, qui était déjà bien fort, sera bien évidemment renforcé. Mais la position de l’Iran n’a jamais évolué, et n’évoluera pas" conclut Amélie Chelly.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !