Alors que de nombreux Français se battent en ce moment pour leurs retraites, focus sur un autre moment important de la vie : la petite enfance, autrement dit le début de la vie de 0 à 3 ans. Dans le cadre de la Semaine de la petite enfance du 18 au 25 mars, Je pense donc j'agis met en lumière les femmes et les hommes qui évoluent dans ce domaine. L’occasion de réfléchir aux solutions à apporter pour améliorer la prise en charge des plus petits de 0 à 3 ans et l’aide de leurs parents.
En 2022, 723.000 enfants sont nés en France. Mais où vont ces enfants une fois le congé maternité et paternité de leurs parents terminé ? Crèches privés, crèches familiales, associations, maisons d’assistante maternelle, les solutions sont multiples et pourtant les places sont souvent rares et/ou chères.
C’est d’ailleurs sur la question de la quantité de places que se focalisent les politiques publiques depuis de nombreuses années, sans jamais réussir à résoudre le problème. Désormais, les professionnels en appellent à un « changement de paradigme » total comme l’explique Virginie Hoarau, chargée du plaidoyer à la Fondation Apprentis d’Auteuil, dont la mission est de combattre le déterminisme et les inégalités dès le plus jeune âge : « il faut qu’on arrive à un système où chacun a le droit d’avoir une place ».
Malgré l’obligation pour les crèches de réserver 10% des places aux enfants issus de familles depuis 2013, les inégalités dans l’accès aux modes de garde sont encore nombreuses. « Il y a des barrières qui viennent du système qui est compliqué à lire et puis il y a des injonctions sociales que les parents intègrent », poursuit Virginie Hoarau, comme le fait de ne pas mettre son enfant en crèche lorsqu’on n’a pas de travail.
Nathalie Encinas, puéricultrice et administratrice de l’association 1001 mots, connaît bien la situation. « Est-ce qu’on donne la priorité aux parents qui sont en recherche d’emploi ou aux parents qui travaillent ? C’est un vrai dilemme chaque année », admet-elle. Son association qui sensibilise les parents à la lecture dès les premiers mois, accueille malgré tout 42% d’enfants issus de familles précaires. « Certains vivent dans des hôtels sociaux, c’est important que ces enfants puissent sortir de cette chambre et que les parents soient libres pour faire des démarches ou juste souffler un peu », ajoute-t-elle.
Garantir le droit d’accéder à un mode de garde pour tous les enfants est une chose, mais le garantir dans de bonnes conditions en est une autre. C’est ce pour quoi plaide Nathalie Encinas. « Si un adulte n’est pas attentionné, les enfants peuvent se refermer, être stressés », dit-elle, d’où l’importance d’être « disponible physiquement et psychiquement 7h par jour, mais ça demande beaucoup d’énergie ». C’est pour ces raisons qu’elle s’oppose à la possibilité de recruter des personnels sans formation, comme le permet l’assouplissement des règles de recrutement depuis août 2022. « Cela ne s’improvise pas, c’est un vrai métier », martèle la puéricultrice pour qui la formation est indispensable.
Comme de nombreux professionnels, Virginie Hoarau et Nathalie Encinas attendent avec impatience le détail du projet de Service public de la petite enfance promis par le gouvernement. Outre la nécessité d’ouvrir des places, toutes deux appellent à rendre ce métier attractif au travers notamment d’une meilleure reconnaissance de leur travail et d’une revalorisation salariale.
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