Du 18 au 25 mars se déroule la Semaine nationale de la petite enfance, une période de la vie essentielle dans le développement d’un enfant, mais qui peut aussi être éprouvante pour les parents. De nombreuses associations et lieux d'accueil aident les mamans, les papas, et leurs enfants à communiquer et échanger sur leurs difficultés quotidiennes.
La période post-natale qui accompagne les mille premiers jours de l’enfant est une période essentielle dans la vie d’un petit et va d’ailleurs faciliter son intégration sociale. L’enjeu de la petite enfance est primordial, car il redéfinit non seulement une nouvelle organisation pour les parents, mais aussi la socialisation de l’enfant. "En France, 60 % des enfants n’ont pas de structures d’accueil comme les crèches municipales, et malheureusement les parents sont obligés de consacrer leur temps à leurs enfants, les obligeant donc à quitter leur travail" déplore Gilles Colomb, président fondateur de l’association Agir pour la petite enfance et la parentalité et organisateur de la Semaine nationale de la petite enfance.
Pourtant, selon Gilles Colomb, il est essentiel que l’enfant crée dès le plus jeune âge un lien social avec le monde extérieur. "À partir d’un an et demi, l’enfant va entrer dans une phase de socialisation et ces lieux d’accueil vont favoriser les interactions entre les enfants, mais aussi entre les parents" ajoute-t-il. Cette socialisation est nécessaire car elle va amener une facilité lorsque l’enfant va entrer à l’école aussi bien pour l’apprentissage que pour la création du lien social : "L'enfant va avoir une certaine rigueur pour les règles de vie de classe, et va favoriser le lien social avec ses camarades".
Les premiers mois de l’enfant sont parfois difficiles à vivre. Le sommeil de l’enfant, sa nutrition ou encore son comportement peuvent être compliqués à gérer pour les parents, mais des les Lieux d'Accueil Enfants-Parents (LAEP) permettent d'accompagner les parents et leurs enfants afin d’établir un dialogue souvent difficile à établir, et les aider dans leurs charges quotidiennes. "Nous allons valoriser les compétences parentales et essayer d’accompagner les parents dans les grands caps de l’enfance, avec des jeux ou encore de la médiation" explique Émilie Vareilles, co-responsable de l’association marseillaise Tout un monde.
Ces structures d’accueil sont gratuites et anonymes. "Les parents aiment se rendre dans ces lieux, car ils peuvent discuter avec d’autres parents de leur quotidien, des problèmes rencontrés et de leurs inquiétudes" note Émilie Vareilles. "On accueille les enfants et leurs parents en binôme, ces rencontres sont importantes pour aider les enfants à s'habituer à la séparation, c’est une prévention précoce. On n'est pas parent tout seul" insiste-t-elle. C’est grâce à cette modalité d’écoute et de bienveillance qu’une entraide s’opère entre les professionnels de la petite enfance et les parents pour réduire cette charge mentale. D’autres missions sont organisées au sein de l'association Tout un monde comme l'accompagnement individuel des mères et des pères, mais aussi des activités interculturelles comme des ateliers de langues étrangères pour les mamans.
Pour Anita Langlet, psychanalyste et accueillante au centre d’accueil La Cabane Bleue, le dialogue est au cours des actions. Elle s’inspire des valeurs de Françoise Dolto, qui était à l’initiative des maisons vertes, les premiers centres d’accueil. "L’enfant est un être de parole" note Anita, reprenant les mots de Françoise Dolto. "À La Cabane Bleue, on lutte aussi contre l’isolement de certains parents qui peuvent se sentir seuls et jugés sur la manière dont ils élèvent leurs enfants" ajoute-t-elle. Elle explique que le confinement a créé un isolement et beaucoup d’angoisse chez les parents et note un retour important des familles dans ces lieux d’accueil.
La Semaine nationale de la petite enfance a été lancée il y a 10 ans, avec la volonté de mettre en avant le "métier" de parents afin de revaloriser les 500 000 professionnels qui travaillent quotidiennement dans le bon développement de l’enfant. "Nous voulons lutter contre les inégalités de destin. Chaque année, nous organisons un événement. Cette année, le thème est "POP explorer l’extraordinaire dans le quotidien". Nous proposons des guides pédagogiques, des jeux et des structures autour de la petite enfance. Sur notre site Internet, nous fournissons des idées d’ateliers, mais aussi des livres et des jeux que nous sélectionnons" explique Eléonore Barthouil, chargée des opérations et la communication de la Semaine nationale.
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