Auvergne-Rhône-Alpes
Durant deux semaines et jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle 2022, programmation exceptionnelle sur RCF Isère. Chaque matin, sur votre antenne, retrouvez un nouvel invité qui aborde, pour vous, un enjeu fort de ce vote et ses propositions pour le prochain quinquennat.
Le Secours Catholique a publié en début d'année son plaidoyer "Prenons le parti de la fraternité" et fait aux candidats à l'élection présidentielle une série de propositions en faveur d'un meilleur niveau de vie des français.
Après deux ans de pandémie et alors que le coût de la vie augmente drastiquement ces derniers mois en raison du conflit en Ukraine, le constat d'Audrey Mainguy, déléguée du Secours Catholique est sans appel. "Les 90 % des français les plus riches, le sont encore davantage, mais les 10 % les plus pauvres ont plongé dans une grande précarité". En 2021, 27 % des bénéficiaires de l'association disaient ne pas manger à leur faim, 22 % n'avaient aucune ressource financière.
Ces dernières semaines, la hausse du prix de l'énergie, mais aussi de l'alimentation pousse les familles les plus précaires à faire des choix extrêmes. "Certains ménages doivent choisir entre faire leurs courses ou chauffer leur logement" détaille Audrey Mainguy "entre payer leur facture d'électricité ou acheter des médicaments".
Le Secours Catholique fait deux propositions aux candidats à l'élection présidentielle en faveur du pouvoir d'achat. La première, instaurer un revenu minimum garanti de 735 € par mois, dès 18 ans, contre 25 ans pour le RSA. "C'est juste en dessus du seuil de l'extrême pauvreté, mais cela peut permettre à des ménages de sortir la tête de l'eau, de chercher un travail" explique la déléguée iséroise de l'association. Et à ceux qui parleraient d'assistanat, le Secours Catholique répond qu'il s'agit là d'une rampe de lancement, que sans cela, des familles menacées d'expulsions ou vivant dans leur voiture ne peuvent pas espérer trouver un emploi.
L'autre mesure découle directement de la première : la division par deux, en cinq ans du taux de chômage. Aujourd'hui, 2,8 millions de français sont sans travail depuis plus d'un an, plus le temps passe, plus leurs revenus baissent, moins ils ont de chance de réintégrer un univers professionnel. "On voit avec les territoires zéro chômeur que c'est possible, que ces personnes peuvent retrouver un emploi, si on leur donne les moyens de le faire, c'est atteignable" conclue Audrey Mainguy.
?Pourquoi les pauvres ont du mal à trouver un travail ?
— Secours Catholique (@caritasfrance) March 25, 2022
D'après vous ?
Pour avoir la (bonne) réponse, le plus simple, ce serait de regarder leur réalité non ?#EtSiOnEssayait de les écouter? ↘ https://t.co/gmcQ8djGZT pic.twitter.com/IIwIwDrrw7
Que le futur locataire de l'Elysée adopte, ou non, les propositions du Secours Catholique, les associations espèrent qu'il prêtera, au moins, une oreille attentive à leurs constats. Bien que lanceuses d'alerte depuis des années, peu de structures ont, aujourd'hui, le sentiment d'être écoutées.
Cette élection se tiendra dans un contexte charnière entre disparition des aides "covid" et augmentation du coût de la vie. 86 % des français se disaient concernés par la lutte contre la pauvreté lors d'un sondage Secours Catholique/Viavoce publié en janvier dernier.
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