Le climat et la biodiversité étaient les grands absents de la campagne du premier tour de la présidentielle. Malgré l’urgence de la situation pointée par les différents éléments du rapport du GIEC. Pour le second tour, des voix s’élèvent pour remettre les questions environnementales sur la table.
Le climat est passé sous les radars durant la campagne. Évidemment, le conflit ukrainien a éclipsé les rapports du GIEC. Notamment, la 3e partie concernant les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui a été publié le 4 avril, en pleine campagne. Eclipsées aussi les manifestations pour le climat. Il y a donc forcément du dépit pour les ONG et les associations de protection de l’environnement. Arnaud Schwartz, est délégué général de France Nature Environnement
Ca été une surprise, car nous pensions qu’il y avait une prise de conscience sur ces questions de la plupart des candidats et notamment du président sortant.
Une responsabilité des politiques, mais pas seulement pour Françoise Vimeux climatologue a l’institut de recherche pour le développement l’IRD :
Il est assez décevant que les médias n’aient pas beaucoup interrogé les candidats sur leurs programmes. Je pense qu’il y a une prise de conscience, à la fois du grand public et des politiques sur les enjeux climatiques. En revanche ce qui est encore mal appréhendé, c’est l’urgence de la situation. Le climat est éminemment politique, car c’est une question transversale qui recoupe des problématiques économiques de santé ou encore de sécurité des personnes.
Et maintenant, pour ce second tour quelles sont les attentes ?
Du coté ONG et associations, il y a un peu deux écoles, il y a ceux qui pensent que c’est encore possible de faire revenir la question climatique dans le débat voir d’infléchir la position des candidats encore en lice. C’est encore possible pense Arnaud Schwartz.
Emmanuel Macron a indiqué qu’il allait renforcer son programme environnemental. Il sait où nous trouver et il dispose de tout un tas de mesures que nous lui avons déjà envoyés, donc parlons-en.
Rappelons que les deux candidats qui portaient les programmes les plus ambitieux sur le climat, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, ont rassemblé environ 27 % des voix à eux deux. C’est loin d’être négligeable dans la perspective d’un 2e tour serré entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. La candidate d’extrême droite qui a aussi un programme environnemental, mais n’a pas encore mis l’accent là-dessus.
L’autre école c’est les pessimistes…
Mais pour beaucoup de structures, il n’a y a pas grand-chose à attendre. Abdoulaye Diarra est chargé de communication de Notre affaire à tous une des associations qui avaient porté l’inaction climatique de l’Etat en Justice. Il ne se fait pas beaucoup d’illusions pour ce 2e tour :
On sait que cela va être très difficile de se faire entendre avec un duel Macron, Marine Le Pen et la crainte de l’extrême droite C’est pourquoi nous continuons de travailler pour faire infléchir les positions et faire prendre conscience de l’urgence climatique avant qu’il ne soit trop tard.
Les militants pour le climat se projettent donc sur le coup d’après. Car l’engagement pour le climat ne prends pas forcément la forme d’un bulletin dans l’urne, en particulier pour les plus jeunes. C’est ce que rappelle Eddy Fougier, politologue et fondateur de l’observatoire du positif.
Aujourd’hui, l’engagement des jeunes en politique ne passe pas plus nécessairement par des partis traditionnels. Dans la tête d’un jeune, s’il veut peser dans les débats sur le climat, il va d’avantage être membre d’une association que d’EELV.
Le politologue pronostique "un 3e tour climatique et écologique" en raison de la collusion entre l’urgence climatique et un sentiment d’impuissance par rapport aux résultats du 1er tour. 3e tour qui s’exprimerait de différentes manières comme de nouvelles actions d’associations spectaculaires et de manifestations. Une mobilisation qui passera peut-être par plus de radicalité souligne Eddy Fougier.
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