Proche-Orient : les civils terrorisés

Un article rédigé par Madeleine Vatel - RCF, le 26 septembre 2024 - Modifié le 26 septembre 2024
Je pense donc j'agisGaza : pour la population, une vie en sursis

Les attaques se poursuivent au Proche-Orient et s'intensifient depuis l'attentat commis par le Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël et qui a fait 1200 morts. Le Liban et avant Gaza. Un point commun, la terreur des civils. Sur le territoire de Gaza, les médias ne sont plus autorisés. Nos invités nous racontent la vie quotidienne des habitants. 
 

©Première urgence internationale ©Première urgence internationale

Que se passe t’il dans les territoires en guerre au Proche-Orient ? Alors que le Liban est à son tour la cible des attaques israéliennes, la vie des habitants de la bande de Gaza est devenue extrêmement difficile. Ce territoire coincé entre la mer, l'Egypte et Israël n'est pas très grand puisqu'il fait 41 kilomètres de long, au maximum 12 kilomètres de large. Il est contrôlé par le Hamas depuis les élections législatives de 2006. Or, l'État d'Israël a décidé d’en finir avec cette organisation terroriste, coupable de l'attaque du 7 octobre. Qu’en est-il de la vie quotidienne des deux millions d'habitants, que veut dire vivre sous les bombardements, se déplacer pour se protéger, craindre pour chacune de ses sorties ? 

 L'histoire jugera très sévèrement cet épisode que nous vivons actuellement 

« S'il fallait résumer, je dirais que Gaza c'est Dresde. Vous vous souvenez Dresde ? Après la seconde guerre mondiale, c’est une ville complètement rasée. Avec une différence, c'est que Gaza est sous blocus, et donc personne n'a pu partir. C'est Dresde, un territoire rasé, inhabitable » alerte le frère Jean-Jacques Pérennès, directeur pendant huit ans de l’EBAF, l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, fondée il y a plus de 130 ans. Je pense que l'histoire jugera très sévèrement cet épisode que nous vivons actuellement ». 

« Une tragédie invraisemblable »

Pour ce Dominicain tout juste de retour en France, la situation de plusieurs milliers de Gazaouis forcés au déplacement, est sortie du droit international. « Il y a une disproportion entre l'attaque du 7 octobre sur Israël et la riposte de l'armée sur Gaza, qui relève manifestement de la vengeance. Mais d'une certaine manière, cette riposte manque sa cible, qui est de détruire le Hamas. Ce que l'on fait vivre aux gens de Gaza, et aux Palestiniens en général, favorise en réalité une certaine adhésion au Hamas, au lieu de l’éradiquer. Donc le vrai objectif, c'est de rendre Gaza inhabitable. Afin que peu à peu, comme on ne sait pas encore, ces habitants partent car la vie leur devient impossible», explique t-il avant de rapprocher la situation de celle de Cisjordanie, où l’armée de l’Etat d’Israël, Tsahal, mène des opérations militaires. « C’est une tragédie invraisemblable ». 


C'est une condition qui ramène en-dessous de l'Humanité

Sur place, seuls les humanitaires peuvent apporter des vivres. L’une de ces organisations, « première urgence internationale » est présente dans la Bande de Gaza depuis 2009. Pour Olivier Routaud, directeur des opérations pour l'ONG, il s’agit d’apporter une réponse immédiate aux dernières frappes israéliennes. « Ce qui est aujourd'hui vécu par les populations à Gaza, c'est une condition qui ramène en dessous de l'humanité. Nos équipes témoignent au quotidien à quel point il leur impossible d’accepter ce qu’ils voient, toutes ces multiples souffrances. Donc on intervient, on agit, on apporte une aide, des éléments de survie. Les acteurs humanitaires sur place disent qu’ils n'ont jamais vu autant de gens à qui il manque des bouts d'eux-mêmes, des bras, des jambes, des enfants, dans une proportion qu'on n'imagine pas. Plus de 41 000 morts aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que c'est largement sous-évalué».


Quel futur pour les habitants de gaza ? 


Rappelant "les actes abominables du Hamas et la violence indiscriminée contre des populations  civiles israéliennes" commises le 7 octobre, Olivier Routaud redit sa solidarité avec toutes les victimes. Mais quand la vie des Gazaouis est meurtrie, il s’interroge un quotidien devenu impossible. « Donc quel futur ? C’est l'absence de projets politiques, sauf des projets les plus fous d'une... d'une éradication totalement complète ! Que ce soit par le déplacement ou par la mort des palestiniens, c'est bien cela qui se joue aujourd'hui. Et puis évidemment, pour les survivants, les conséquences psychologiques, imaginez comment on peut vivre après ? »

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