Pendant que des agriculteurs de toute la France sont à Paris pour faire le siège de la capitale en ce lundi, les actions de blocage se poursuivent cette semaine en Bretagne. Plusieurs syndicats agricoles demandent plus de mesures de la part du gouvernement pour répondre à la crise que traverse la profession.
Ils veulent assiéger Paris. Les agriculteurs français sont mobilisés sur huit "points de blocage" sur de grandes autoroutes autour de la capitale. Le mouvement touche aussi la Bretagne, avec dans la nuit de dimanche à lundi, 200 tracteurs qui ont bloqué le pont du Morbihan.
[Blocage en cours du Pont du Morbihan:200 tracteurs et plus de 400 personnes]
— FDSEA du Morbihan (@FDSEA56) January 28, 2024
Suite aux annonces de Gabriel Attal, insuffisantes pour la FDSEA du Morbihan et les Jeunes Agriculteurs Morbihan : les mobilisations se poursuivent. On demande à laisser les agriculteurs entreprendre! pic.twitter.com/s4a6JSGuov
Dans les quatre départements des barrages filtrants et des blocages ont été constatés. Dès hier soir, le siège de Lannion Trégor Agglomération et les parkings et entrées des centres commerciaux Leclerc et Grand frais avaient été maculés de lisier.
Des agriculteurs se sont réunis en tracteur, aux alentours de 13 h, dans le secteur de Kergaradec, à Brest, avant de bloquer le rond-point de Saint-Eloi (Ploudaniel), à la croisée de la RN12 (Brest-Morlaix) et de la D770 (Landerneau, Quimper au sud, Lesneven au nord).
Des blocages étaient toujours en cours ce lundi à Quimper sur la nationale 164, à Carhaix et La Roche-Bernard sur la nationale 165, tout comme sur la n12 dans le sens Rennes Brest, ou sur la RN 24 à Ploërmel.
Ce lundi midi, les agriculteurs s'étaient donné rendez vous en Ille-et-Vilaine, devant la laiterie du groupe Savencia à Maen Roch, près de Fougères.
On avait levé les barrages vendredi soir pour permettre aux gars de se reposer, et de repartir mobilisés cette semaine.
Cyrille Herbert, producteur de lait, y était. L’agriculteur, également vice-président des Jeunes Agriculteurs 35, prévoit de rester mobilisé toute cette semaine. “Il y a un ras-le-bol énorme dans les campagnes, analyse-t-il. Ca fait plusieurs mois qu’on alerte le gouvernement, mais nous ne sommes pas entendus.”
Pourquoi viser un groupe laitier ? “La grande distribution nous dit qu’elle fait un effort, qu’ils ont signé des accords commerciaux avec des industriels à des prix du lait bien supérieurs à ce qu’on nous paie, s’agace-t-il. Des différences de plusieurs dizaines d’euros les mille litre, ces euros-là où vont-ils ? Entre les GMS et nous il y a un intermédiaire, c’est l’industriel. Le calcul n’est pas dur à faire.” L’exploitant agricole bretillien demande un plus grand contrôle sur les prix pratiqués par les industriels.
Après une première salve d'annonces vendredi du Premier ministre, qui ne vont pas assez loin selon certains syndicats agricoles, FDSEA et Jeunes agriculteurs en tête, les agriculteurs attendent plus du gouvernement ce mardi, à l'occasion du discours de politique générale de Gabriel Attal, et maintiennent la pression. Le chef du gouvernement doit recevoir les présidents de la FNSEA et des Jeunes Agriculteur en début de soirée à Matignon. Les points de blocage régionaux risquent de se maintenir. La Confédération paysanne annonce pour sa part un barrage filtrant pour ce mardi au rond-point du Chapeau-rouge, à Vannes.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a confirmé ce lundi que de nouvelles mesures seraient annoncées "dans les 48 heures" pour "compléter et montrer la globalité" de la réponse du gouvernement face à une crise "multiple".
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