Le professeur Gérard Lucotte, directeur de l’Institut d’Anthropologie et de Génétique Moléculaire, a consacré douze années à étudier le cas de Napoléon. Chargé d’analyser l’ADN de l’empereur, il a travaillé en collaboration avec le docteur Philippe Bornet, avec qui il coécrit Qui a tué Napoléon ? 10 enquêtes scientifiques au secours de l’Histoire. Comment Napoléon est-il mort ? Une réponse est ici apportée par Philippe Bornet.
Le présent se met au service du passé, et la génétique vient au secours de l'Histoire. Le professeur Gérard Lucotte, accompagné du médecin Philippe Bornet, nous explique comment Napoléon est mort, en s'appuyant sur les dernières avancées scientifiques en génétique.
"Le premier médecin à s’occuper de Napoléon, Barry Edward O’Meara, était un praticien irlandais. Il soigna Napoléon et lui diagnostiqua une hépatite", explique Philippe Bornet. Le docteur ajoute que cette maladie était très répandue au début du XIXᵉ siècle en Corse, ce qui rend ce diagnostic très plausible. "L’île était insalubre, et l’hépatite ainsi que la dysenterie y étaient endémiques." Selon Philippe Bornet, les médecins qui se sont succédé après O’Meara ont également validé cette théorie. "Son successeur, John Stokoe, a également soigné Napoléon avec non seulement compétence, mais aussi déontologie."
Le médecin qui succéda à Barry O'Meara, soigna Napoléon avec non seulement compétence, mais aussi déontologie.
Selon Philippe Bornet, il n’y a aucun doute possible. Les scientifiques sont unanimes, y compris les chirurgiens anglais. Le docteur précise qu’il a consulté des collèges et soumis à leur analyse l’observation du corps de Napoléon. Tous ont posé le même diagnostic. Philippe Bornet précise que les conclusions sont identiques pour la mère de Napoléon. "Lorsque celle-ci a réuni un collège de médecins italiens, leur conclusion était également une hépatite."
Selon Philippe Bornet, Gérard Lucotte est l'auteur d'un travail remarquable qui a fait progresser la science historique. "Le professeur Lucotte a réalisé un travail tout à fait remarquable. À partir d'un échantillon qui lui a été confié par un collectionneur chinois, il a réussi à démontrer que Napoléon était bien infecté par le virus de l'hépatite. Les deux spécialistent s'appuient en outre sur la fiabilité des sciences modernes : "Comment fait-on le lien ? Les méthodes de biologie moléculaire moderne permettent de détecter le génome, c'est-à-dire l'ADN des séquences caractéristiques du génome de l'hépatite en question. Ce sont des expériences d'hybridation moléculaire qui sont tout à fait conventionnelles."
Les méthodes de biologie moléculaire moderne permettent de détecter le génome.
La présence du génome a également été confirmée par la situation sanitaire de l'île de Sainte-Hélène. Selon Philippe Bornet, "c'était la preuve que Napoléon était bien mort, entre autres, de dysenterie et d'hépatite, les deux maladies qui circulaient à Sainte-Hélène. La thèse de la substitution et la thèse de l'empoisonnement sont fausses. Vous pouvez tirer un trait là-dessus, on n'en reparlera plus, et c'est grâce à la génétique." Selon le médecin, c'est grâce aux progrès scientifiques, notamment les travaux liés à la génétique, que les autres thèses ont pu être écartées. Cette découverte met fin à toutes les autres théories que les historiens ont pu formuler. Ces nouvelles technologies font progresser les recherches historiques, comme c'est le cas, par exemple, avec la datation au carbone 14.
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