Lors de la phase diocésaine du “synode sur la synodalité”, destinée à réfléchir ensemble à l'Église de demain, le diocèse de Marseille a reçu 120 contributions représentant environ 1330 personnes sur 250 rencontres. La démarche synodale a aussi été lancée dans l’Eglise protestante unie de France pour trois ans sur le thème “mission de l’église et ministères”. Anne Faisandier, pasteur au temple Grignan à Marseille et Pierre Brunet, vicaire général du diocèse de Marseille, croisent leurs regards sur ces démarches au sein de leurs Églises.
Derrière l’énigmatique terme de synode, se cache en réalité toute une démarche pour que les chrétiens se rassemblent et réfléchissent ensemble à l’Eglise du futur. Un temps d’échange pour formuler convictions, doutes, aspirations et déceptions. C’est le concile Vatican II qui est à l’origine du développement de la démarche synodale dans l’Eglise catholique, une démarche qui associe tous les diocèses du monde. Elle a démarré en octobre dernier par une phase diocésaine. Ensuite une phase nationale prend le relais à l’été 2022 puis une phase continentale à partir de septembre 2022 pour se conclure en octobre 2023. Ces différentes phases permettent une réflexion sur l’Eglise-même en associant tous ses membres, sur la façon dont elle vit, dont elle accueille la parole de Dieu et dont elle en témoigne.
Concrètement, le Vatican a envoyé différentes pistes de réflexion. Le diocèse de Marseille a décidé de les synthétiser en trois thèmes: célébration, coresponsabilité et gouvernance et mission.
“Si on ne s’occupe que de l’intérieur, on s’asphyxie” Anne Faisandier
Concernant l’Eglise protestante unie de France (EPUF), la démarche n’est pas nouvelle puisqu’elle existe depuis près de cent ans. Chaque année s’entremêlent un synode régional et un synode régional où se vit tout un travail de tissage de l’Eglise et les décisions finales sont prises sur la base des contributions régionales. Le thème retenu cette année est “missions de l’Eglise et ministères”. Un sujet complexe et profond qui s’étalera, cette fois-ci, sur trois ans.
“On reprend conscience de l’impératif de la mission, précise Anne Faisandier, pendant des années, elle était au second plan. La transmission au sein des familles ne se fait plus de manière aussi linéaire que les générations précédentes et pourtant ce n’est pas parce qu’il y a moins de gens dans les églises, qu’il y a moins de gens qui ont soif d’évangile et besoin de salut dans leur vie”.
Face à la chute de la pratique religieuse, les églises d’Occident doivent se réapproprier cette dimension missionnaire car “si on ne s’occupe que de l’intérieur, on s’asphyxie”, souffle Anne Faisandier.
Pour le diocèse de Marseille, la première étape du “synode sur la synodalité'' a réuni près de 1300 participations. Pierre Brunet regrette qu’il y ait eu peu de jeunes et peu de personnes “des périphéries” mais se réjouit que des groupes d’enfants et de prisonniers aient pu rejoindre la démarche.
Pour lui, il faut poursuivre ce travail d’écoute, y compris auprès des personnes qui sont loin de l'Église et tisser avec eux des liens de confiance et d’amitié.
Il s’agit de se mettre à l’écoute des membres de l’Eglise et de leur entourage.
Si le mot “synodalité” signifie être en chemin, la route est encore longue mais comme l'écrivait ce cher Lafontaine "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage".
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