Une famille française sur quatre est confrontée au cyberharcèlement de son enfant. Des humiliations digitales, immatérielles, face auxquelles l'entourage est bien souvent dépassé. Cette semaine, le "Festival Scolaire du Film Judiciaire" de Savoie, co-porté par l'Espace Malraux, entend sensibiliser les jeunes face à ce fléau.
Tout au long de la semaine, plus de 1 000 jeunes de Chambéry, Moûtiers et Albertville abordent la question des réseaux sociaux à la lumière de deux longs-métrages : "Je vous salue salope" pour les lycéens et "Girl gang" pour les collégiens. Il y est question de pression, de détention d'images, de harcèlement ou d'insultes à répétition.
Des fictions qui trouvent rapidement un écho chez les élèves présents, qui peu à peu lèvent la main pour raconter leur histoire, poser leurs questions. "Si c'est ce que l'on vit, à qui peut-on en parler ?" demandent les uns. "Est-ce que j'ai le droit de porter plainte ?" s'interrogent d'autres. "Mes parents, doivent-ils être mis au courant ?"
Des vécus personnels, des doutes et une envie d'éviter à leurs proches de connaître les mêmes histoires.
Pour répondre à ces vastes questions, des professionnels du droit, de l'accompagnement ou encore les forces de l'ordre. "C'est vraiment très important d'être à l'Espace Malraux parce qu'effectivement, on est confronté à des adolescents qui peuvent être auteurs de cyberharcèlement, on accompagne aussi régulièrement des enfants qui sont victimes" explique Gaëlle Bellamy, éducatrice de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Au fil des minutes qui s'égrainent, ces experts rappellent la marche à suivre, avec, comme mot d'ordre : "en parler" ! À des amis, à ses parents, à un professeur, pour éventuellement se tourner ensuite vers des suites judiciaires. Les professionnels rappellent aussi toutes les formes que le harcèlement en ligne peut revêtir. "C'est une des choses que l'on démontre le plus", insiste Gaëlle Bellamy. "Un like, on peut imaginer que ça ne fait pas de mal (...) sauf que quand c'est le 72e voire le 300e et que ça like des insultes ou quelque chose qui blesse, ça fait partie du harcèlement !"
Aujourd'hui, le cyberharcèlement est considéré comme un délit : il peut être puni d'une amende et/ou d'une peine d'emprisonnement inférieure à 10 ans. Le repartage de ces propos peut-être considéré comme une complicité.
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