Alors que la France se déconfine officiellement ce mercredi, son bénéfice n’a pas été aussi important qu’espéré selon Karine Lacombe, infectiologue et chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Elle estime qu’"on a pu mener une vie qui s’approche d’une vie plus normale". Mais tout de même, "si on n'avait pas confiné, on aurait eu une vague aussi importante que la première vague", affirme-t-elle.
À l’approche des fêtes de Noël, le Conseil scientifique a suggéré de s'autoconfiner pour éviter au maximum les contaminations. "Je pense que c’est un avis qui tombe sous le bon sens, affirme Karine Lacombe. On sait que quand on s’infecte, on va développer les symptômes au bout de 4 à 5 jours d’incubation."
Mais l’infectiologue émet une réserve sur le fait de réaliser un test antigénique avant de retrouver sa famille. "Quand vous êtes positif, vous vous isolez. En revanche, quand vous êtes négatif, ça ne veut pas forcément dire que vous n’avez pas la maladie", alerte-t-elle.
En France, plusieurs villes et régions lancent des campagnes de test massives. Après ceux du Havre et de Charleville-Mézières, les habitants de la région Auvergne Rhône-Alpes qui sont invités à se faire tester. Mais selon Karine Lacombe, "quand on teste massivement, il faut se donner les moyens de pouvoir ensuite isoler et tracer. Sur le plan du coût efficacité on n’est pas gagnants".
Une nouvelle variante du Covid-19 a été détectée ces derniers jours en Angleterre. "C’est normal, assure l’infectiologue. Un virus c’est une interaction entre l'environnement, l’humain et l’agent pathogène. Le virus va chercher à dépasser ces contraintes. Tous les virus mutent."
Face à cette menace, le vaccin semble être l’une des seules solutions. Mercredi 16 décembre, le gouvernement français présente sa stratégie vaccinale qui devrait consister à vacciner les plus fragiles en priorité. "Quand on n’a pas des millions de doses disponibles, on vaccine d'abord ceux qui risquent de mourir dans les prochains mois et ensuite les autres, moins fragiles. C’est une logique due à l’approvisionnement", explique Karine Lacombe.
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