Quand les fêtes de fin d’année approchent, le sapin de Noël s’installe dans 18% des foyers. Une majorité des arbres commercialisés en France sont produits sur le territoire français. Certains viennent de Normandie et notamment de l’Orne.
Mon beau sapin, roi des forêts… et des foyers. À l’approche de Noël, un foyer français sur cinq va se procurer un conifère. Six millions de sapins sont donc achetés chaque année dans l’hexagone, selon l’Association française du sapin de Noël naturel. La majorité est produite en France et notamment en région normande. « La Normandie est la quatrième région de France en termes de quantité produite de sapins de Noël chaque année », souligne Ludovic Boul. Il codirige l’entreprise familiale des Sapins Boul, basée à Ciral dans l’Orne, qui produit des sapins depuis la fin des années 70. Une production normande qui demande de la patience…
« Le cycle de culture est assez long. On va d’abord produire des jeunes plants de sapins de Noël. Ça va nécessiter quatre ans entre la petite graine qui fait quatre, cinq millimètres et le jeune plant de vingt, vingt-cinq centimètres que l’on va mettre en terre », détaille Ludovic Boul. Le jeune sapin de Noël va ensuite être planté sur une parcelle. Chaque arbre sera espacé d’une distance d’environ un mètre. Sept années supplémentaires d’attente seront ensuite nécessaires pour que le sapin atteigne la taille idéale pour décorer les salons, entre 1 mètre 50 et 2 mètres.
« Le but n’est pas qu’ils poussent le plus vite possible, explique le producteur ornais. Il y a de nombreux gestes techniques pour harmoniser les arbres et qu’ils aient des entre-noeuds assez courts pour avoir une belle densité. »
Bien que les sapins de Noël soient aujourd’hui produits dans la majorité des régions françaises, leur origine se trouve dans l’Est de la France et principalement en Alsace. « D’un point de vue commercial, c’est après la Seconde Guerre mondiale que le sapin de Noël est devenu un marché, selon Ludovic Boul. Dans les années 50-60, on a commencé à avoir du sapin commercialisé. Puis dans les années 70-80, ça a vraiment pris un essor important. »
Au début des années 2000, le sapin naturel a été boudé par les Français suite à l’apparition du sapin artificiel. « Les maisons étaient de plus en plus chauffées, les gens s’étaient détournés du sapin traditionnel qui était un épicéa à l’époque. Puis le marché est reparti à la hausse avec de nouvelles essences telles que le nordmann, qui représente aujourd’hui 80% du marché français. Le marché est redevenu stable et les producteurs se sont adaptés à ces nouvelles cultures. »
En 2023, 18% des foyers français possédaient un sapin de Noël naturel et 2% un sapin artificiel. La cote de popularité des sapins artificiels est en baisse depuis 2019 : 4% des Français avaient opté pour un arbre artificiel cette année-là, selon une étude de l’Association française du sapin de Noël naturel. Une baisse de 2% en quatre ans.
En cette fin d’année, Ludovic Boul donne quelques conseils pour garder son arbre de Noël en bonne forme jusqu’à la fin des fêtes :
« Au même titre que les fleurs coupées, les sapins de Noël, qu’ils soient coupés ou en pot, sont en capacité de consommer de l’eau, précise le codirigeant des Sapins Boul. Un sapin de Noël va être capable de consommer plusieurs litres d’eau : peut-être quatre, cinq et jusqu’à huit, dix litres. »
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