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Sommet mondial des pôles : est-ce déjà trop tard ?

Un article rédigé par Grégoire Gindre - RCF, le 8 novembre 2023 - Modifié le 9 novembre 2023
Le dossier de la rédactionSommet mondial des pôles : est-ce déjà trop tard ?

Est ce déjà trop tard ? Le mois d’octobre 2023 a été le mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde, selon l’observatoire européen Copernicus. C'est face à ces données que le premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles - le One Planet Polar Summit - s’ouvre ce mercredi 8 novembre à Paris. Trois jours durant lesquels une communauté scientifique venue de plus de quarante nations glaciaires et polaires se réunit pour partager ce constat terrible : les banquises et glaciers fondent à une allure trop importante. 

©Hans Lucas - Image d'illustration - ©Hans Lucas - Image d'illustration -

La fonte des glaces est-elle déjà un problème d'aujourd'hui ? Redoutées par de nombreux experts, alertées par autant de scientifiques, les conséquences de la fonte des glaces sont désormais devenues un enjeu global. 70 % du volume de la banquise a disparu en 40 ans, et le mois d'octobre 2023 est le mois d'octobre le plus chaud jamais enregistré. C'est dans ce contexte que le premier sommet international pour les pôles et les glaciers - le One Planet Polar Summit - s'ouvre à Paris ce mercredi 8 novembre. 

Un sommet pour partager "un constat"

L'ouverture d'un tel sommet est le premier de ce type. La communauté internationale s'est déjà réunie bon nombre de fois autour du climat, lors de COP ou d'accords, mais jamais spécifiquement pour la préservation de la cryosphère. Certes, la disparition des pôles, la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer, font partie de ces sujets environnementaux qui sont devenus sociétaux, mais c'est encore loin d'être suffisant. Particulièrement à la vue des conséquences réelles sur plusieurs milliards de personnes. 

Preuve en est, le 10 septembre dernier, à la fin de l’hiver austral, lorsque la banquise antarctique a atteint son maximum annuel. Ce jour-là, les satellites ont recensé près de 17 millions de kilomètres carrés de glaces, soit la surface la plus faible de l’histoire des relevés. "La banquise diminue, les calottes polaires perdent de la masse depuis une vingtaine d'années, les glaciers de montages se retirent également, le permafrost, les terres gelées ont tendance à se réduire, et la couverture de la neige saisonnière diminue", ne peut que constater Gaël Durand, directeur de recherche au CNRS, affilié à l’institut de Géoscience de l'environnement à Grenoble. 

Un besoin d'unité de la communauté internationale

Cette fonte massive est aujourd’hui devenue un triste symbole du réchauffement de la planète. Pourtant, ce n’est plus un simple marqueur. Les conséquences pourraient bien être dramatiques si l’ensemble de la communauté internationale se désintéresse du sujet.

Avec ce sommet organisé par la France, les pays répondent en partie à un enjeu éminemment environnemental. "C'est une belle leçon de l'histoire, à un moment où il y a beaucoup de crises chaudes, que des nations acceptent de lancer ensemble cet appel de Paris pour les pôles et les glaciers", se réjouit l'ambassadeur des pôles pour la France, Olivier Poivre d'Arvor. "Mettre en place une décennie des sciences polaires et glaciaires", est une chose, mais "il faut aussi pouvoir travailler à cette question de l'adaptation". "C'est quasi irréversible cette fonte de la cryosphère", souffle l'ambassadeur des pôles. 

©Pixabay - Image d'illustration - Sommet mondial des pôles : est-ce déjà trop tard ?

Pour cela, tous les pays doivent réduire leurs émissions de carbone. Problème : une nation polaire manque à l’appel. La Russie n'est pas présente à ce Sommet Polaire, le conflit avec l’Ukraine n’aidant évidemment pas. Pourtant, ce n'est pas la seule raison, assure Olivier Poivre d'Arvor. "La Russie n'a pas beaucoup fait ces dernières années sur la recherche polaire". En revanche, Moscou a fait "beaucoup plus pour l'extraction d'hydrocarbures et la création de routes commerciales dramatiquement dangereuses pour la biodiversité, en espérant que le commerce maritime passerait par l'Arctique", justifie celui qui est aussi écrivain. 

L'élévation du niveau de la mer, principale conséquence de la fonte des glaces

Difficile d'estimer les chiffres de populations déplacées par une future hausse de montée des eaux. Plusieurs études montrent que plus d'un milliard de personnes seraient impactés. "Dans le pire des scénarios, on peut envisager une élévation du niveau de la mer de deux mètres d'ici une bonne centaine d'années, autour de 2130", alerte Gaël Durand.

"Des villes basses vont être impactées, tout comme nos infrastructures côtières. Il y aura aussi des submersions suite à des tempêtes plus fréquentes qu'observées", assure-t-il. "Toutes nos infrastructures qui sont très concentrées autour des côtes depuis toujours vont nécessiter d'être protégées. Si les élévations sont importantes et se prolongent, elles vont devoir être abandonnées et déplacées", poursuit Gaël Durand, qui fera partie de la délégation française présente au sommet de Paris. 

Le One Planet Polar Summit, une première étape ? 

Le One Planet Polar Summit doit déboucher sur "l’appel de Paris", avec une enveloppe budgétaire qui doit être annoncée en fin de semaine par le chef de l’Etat. L’UNESCO et l’organisation météorologique mondiale doivent ériger une décennie des sciences océaniques. L'objectif : décupler en dix ans les moyens donnés à la recherche scientifique pour les pôles et les glaciers. Les pays vont devoir prendre des engagements clairs.

Enfin, prochaine étape : le 7 juin 2025 à l'occasion de la conférence des nations unies et de l'océan, toutes les collectivités du monde menacées et attaquées par l’élévation du niveau de la mer se retrouveront pour échanger sur les bonnes pratiques à envisager. Parmi elles, la construction de digues, de barrages ou encore de dunes. 
 

 

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