Depuis le mois de mars et pour deux ans, la basilique du Saint-Sépulcre est en travaux. Des travaux d'envergure puisque c'est tout le sol de l’édifice qui va être restauré. Autre nouveauté avec ce chantier : l'intervention d'archéologues, qui devrait nous permettre d'en savoir plus sur le tombeau du Christ et le "jardin de la résurrection".
Depuis le mois de mars et pour deux ans, la basilique du Saint-Sépulcre est en travaux. L’objectif est de restaurer le sol de l’édifice. Le Saint-Sépulcre, c’est le tombeau du Christ, là où il a été enterré après sa mort sur la croix. Des travaux qui promettent d’intéressantes découvertes sur "ce jardin de la résurrection" car c’est tout le sol de la basilique qui va être soulevé.
Lors des travaux effectués dans les années 60, on avait soulevé le sol mais uniquement par endroits. On espère donc que ces travaux d’envergure vont permettre d'en savoir plus "l’histoire des différents édifices avant celui que nous pouvons visiter", comme le dit Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine. "Mais peut-être aussi pourra-t-on documenter de éléments de l’histoire du cimetière dans lequel a été enterré même temporairement Jésus !"
"La basilique actuelle a été construite au XIIe siècle par les croisés", rappelle Marie-Armelle Beaulieu. Certaines dalles du Moyen Âge sont en mauvais état. Sous ces dalles, il y a des trous, des failles, des cavernes creusés dans la roche sur laquelle a été bâtie la basilique. Et que l’on n’a jamais vraiment comblé au fil des siècles. Mais il y a aussi sous le sol de la basilique les ruines d’édifices plus anciens. "Quand on soulève le sol on va trouver un bout du temple d’Hadrien, qui date de l’année 135, un bout de la basilique de Constantin de 324, un bout de la basilique de Constantin Monomaque qui date du Xe siècle…"
Cette fois, des archéologues interviendront sur le chantier. Cela peut sembler évident en France où des fouilles sont régulièrement organisées dans le cadre de l'archéologie préventive, mais en Terre sainte ce n’est pas aussi simple. Rien qu'entamer des travaux dans la basilique du Saint-Sépulcre, cela n’est pas chose aisée. Il faut se mettre d’accord entre catholiques romains, grecs-orthodoxes et Arméniens, qui gèrent conjointement l’édifice.
En 2016, la restauration de l’édicule, l’écrin qui recouvre ce qui reste du tombeau de Jésus, avait été gérée par les grecs orthodoxes. Cette fois le chantier est initié par la Custodie franciscaine de Terre sainte. Et donc "la grande différence", note Marie-Armelle Beaulieu, c’est que des archéologues vont intervenir sur le chantier. Ce seront tout aussi bien des chercheurs associés à l’université de Rome "La Sapienzia", que des ingénieurs milanais et turinois, ou encore des spécialistes de la conservation et de la restauration du patrimoine.
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