Le Vatican a dévoilé le mardi 9 juillet l'Instrumentum Laboris. Ce document de travail cadre la deuxième session de la XVIè Assemblée générale ordinaire du synode des évêques qui aura lieu du 2 au 27 octobre à Rome. Pas de révolution, mais le texte souligne le besoin de valoriser davantage la place des femmes dans l'Eglise. Sans pour autant leur ouvrir les portes du diaconat.
C'est un document dans la droite ligne de la pensée du pape François. L'Instrumentum Laboris poursuit le processus synodal lancé en 2021 par le souverain pontife. Issu des retours des conférences épiscopales du monde entier, ce document de travail prépare la deuxième session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, qui aura lieu à Rome en octobre 2024. Dans la droite ligne des textes précédents, celui-ci insiste sur l'importance d'une Eglise missionnaire et synodale, plus proche des hommes et des femmes du monde.
Le document insiste largement sur la place des femmes dans l'Église, rappelant que "Dieu a choisi certaines femmes comme premiers témoins et hérauts de la résurrection". Pour autant, les conférences épiscopales consultées estiment que les "possibilités de participation des femmes à la vie de l'Eglise restent souvent inexploitées". Aussi, "un changement des mentalités" est nécessaire.
Le premier changement à faire est un changement des mentalités
Il faut donc, selon le texte, "une plus grande participation des femmes aux processus de discernement ecclésial", "un plus large accès aux postes de responsabilité dans les diocèses [...], les séminaires et les facultés de théologie", et "une augmentation du nombre de femmes juges dans les procès canoniques". Le texte appelle même "à une plus grande attention à l'utilisation d'un langage plus inclusif" dans l'Eglise.
Pour autant, le débat sur le diaconat féminin est écarté. L'Instrumentum Laboris reconnait les débats qui agitent l'Eglise, mais minimise une demande de "quelques églises locales", quand les autres "réitèrent leur opposition". Aussi, comme cela avait déjà été évoqué par le Vatican, le sujet ne sera pas au menu de la prochaine assemblée générale du synode en octobre. "La réflexion théologique doit se poursuivre", dit le texte. Sans écarter définitivement le sujet.
L'Instrumentum Laboris appelle à un meilleur partage des responsabilités dans l'Eglise, en particulier entre clercs et laïcs. La figure de l'évêque, tout-puissant, est ciblée. Elle l'avait déjà été dans la précédente phase du synode. Le document parle même de pouvoir "monarchique". Tout en reconnaissant que le droit canonique protège les décisions prises par les évêques, cette autorité doit s'appuyer sur des conseils. Ainsi, il est proposé de rendre désormais obligatoire la prise en compte par un évêque des avis de son conseil épiscopal, alors que cet avis est aujourd'hui simplement consultatif.
L'accent est donné sur une meilleure transparence : "Le manque de transparence et de responsabilité alimente le cléricalisme, qui repose sur l’hypothèse implicite que les ministres ordonnés ne doivent rendre compte à personne de l’exercice de l’autorité qui leur est conférée".
Le manque de transparence et de responsabilité alimente le cléricalisme
Charge maintenant à tous les participants du prochain synode de lire le document de travail. Avant de se réunir, du 2 au 27 octobre prochain, pour la dernière assemblée générale. Le pape François devrait ensuite publier une exhortation apostolique post-synodale, dans laquelle il synthétisera les conclusions de cette grande démarche sur l'avenir de l'Eglise.
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