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Tout comprendre à la primaire écologiste

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
Le dossier de la rédactionTout comprendre à la primaire écologiste

Trouver le candidat écologiste pour l’élection présidentielle d’avril 2022, c’est l’objectif de la primaire écologiste dont le premier tour débutera le jeudi 16 septembre. cinq candidats sont en lice, aux profils variés.

Paysage d'éoliennes. ©UnsplashPaysage d'éoliennes. ©Unsplash

 

Le choix de la primaire, plus démocratique ?

 

Le premier tour de la primaire écologiste se tiendra du 16 au 19 septembre. Le second, du 25 au 28 septembre. L’inscription est ouverte jusqu’à dimanche 12 septembre, à tous ceux qui ont plus de 16 ans, Français ou non, moyennant une participation de 2 euros et le fait "d’adhérer aux valeurs" du pôle écologiste. C’est un vote qui se déroule pour la première fois entièrement en ligne. La primaire, c’est un moyen pour un parti ou plusieurs d’élire un candidat pour l’élection présidentielle. Ce n’est pas obligatoire : le parti pourrait tout à fait désigner son candidat en interne. Ce sera le cas au Parti socialiste par exemple. 

 

Mais cette primaire est une façon plus démocratique de choisir leur candidat, aux yeux des organisateurs. Elle est élargie à cinq formations politiques, regroupée dans un pôle écologiste : Europe Écologie-Les Verts, Génération.s, Génération écologie, Cap écologie et le Mouvement des progressistes. "La primaire c’est un exercice risqué. On voit que d’autres formations politiques y renoncent mais c’est un risque que les écologistes sont prêts à prendre. C’est un pari pour les écologistes de démontrer qu’ils savent rester unis. C’est aussi pour nous une façon de montrer notre capacité à gouverner", justifie Eva Sas, porte-parole d’Europe Ecologie les Verts.

 

Plusieurs candidats, mais une figure se distingue

 

Plusieurs candidats sont sur la ligne de départ. Yannick Jadot, député européen (EELV), Eric Piolle, maire (EELV) de Grenoble, Delphine Batho, présidente de Génération écologie, député des Deux-Sèvres et ancienne ministre de l’Écologie sous François Hollande. Sandrine Rousseau, ancienne vice-présidente d’Europe Écologie-Les Verts, et Jean-Marc Governatori, coprésident de Cap Écologie et conseiller municipal à Nice.

 

Une figure se distingue : Yannick Jadot. 69 % des sympathisants EELV sondés le donnent comme le meilleur candidat écologiste à la présidentielle, selon un sondage Ipsos. Mais le résultat est à prendre avec des pincettes puisque l’échantillon de personnes interrogées est critiqué pour son manque de représentativité. Toujours est-il que l’ancien candidat à la présidentielle de 2017, élu à la primaire de 2016 avec 54,25 % des voix, est celui qui semble le plus connu du grand public.

 

Pour autant, cela ne fait pas de lui un candidat naturel. "Il n’y a jamais eu pour les Verts de candidat naturel. Dans l’ADN de ce parti, il y a une volonté d’avoir des procédures démocratiques de décision et de ne pas considérer que le chef est le chef sans remise en question", explique Simon Persico, enseignant chercheur en sciences politiques à Sciences Po Grenoble. Par ailleurs, "les choix de positionnement de Yannick Jadot, par exemple quand il s’est déclaré favorable à l’économie de marché, marque une volonté de se positionner sur le terrain du centre et de la droite. C’est beaucoup moins accepté en interne".

 

Sortir des thématiques environnementales pour se distinguer

 

La compétition est donc relancée, marquée par trois débats. L’un mercredi soir sur la chaîne LCI, après celui de dimanche et avant celui de jeudi. Le premier avait notamment été commenté pour la faible place accordée aux thématiques liées à l’environnement. Beaucoup d’autres enjeux avaient été évoqués comme la sécurité. Une façon pour les candidats de se démarquer entre eux, mais un pari risqué. "Ils sont essentiellement d’accord sur les politiques économiques par exemple. Si tout le monde est d’accord ça ne crée pas de conflit et ça fait que les enjeux ne sont pas très visibles dans la campagne des primaires. Du coup on parle plus de sujets qui sont moins centraux comme la sécurité. Ce serait un risque parce que ça voudrait dire que les questions écologiques ne sont pas le cœur du métier des écologistes", analyse Simon Persico.

 

La question des alliances

 

Au-delà de se distinguer entre eux, ils devront aussi le faire vis-à-vis des autres candidats de gauche, notamment le Parti socialiste (PS). Sa candidate, Anne Hidalgo, l’actuelle maire de Paris, doit se déclarer officiellement dimanche. Pour la présidentielle, les Verts ne veulent entendre parler d’alliance au second tour que si cela se fait derrière leur candidat. Sinon, cela s’annonce difficile. "Entre le PS et les Verts il y a toujours eu une compétition et pendant longtemps le PS a été dominant. Au moment des élections, les socialistes passaient un accord avec les Verts mais cet accord durait juste le temps de l’élection et après le PS oubliait un peu l’écologie. Cette fois-ci, les Verts ont un peu envie de faire l’inverse", explique Daniel Boy, politologue, directeur de recherche au CEVIPOF, spécialiste de l’écologie politique.

 

Votants : déjà 65.000 inscrits à la primaire écologiste

Les écologistes se félicitent déjà d’un engouement avec 65.000 inscrits au dernier compteur, selon la porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts. De quoi donner aux candidats à cette primaire envie de croire vraiment à un futur président ou une future présidente écologiste. "Depuis toujours, la présidentielle a été une élection où les écolos essayaient de témoigner. Ils savaient très bien qu’ils n’avaient absolument aucune chance d’être au second tour. Cette fois-ci la grande différence c’est qu’ils font comme si. Ils disent sérieusement ‘nous souhaitons un président écolo’. Crédible ou pas, peu importe. Ce qui est nouveau, c’est une ambition affirmée", constate Daniel Boy.

 

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