La course à l'échalotte de l'armement de l'Ukraine par l'occident est dangereuse, d'abord pour l'Ukraine. La Russie résiste économiquement et reprend du terrain militairement. N'est-il pas temps d'écouter l'appel du Vatican à la "désescalade" ?
Après la tournée de Volodymir Zelinski, pour réclamer plus de munitions, d’armes et notamment des avions, la question qui est posée à l’occident est celle de l’escalade militaire. Et c’est sans doute l’Ukraine qui a le plus à perdre dans cette escalade. Il serait intéressant que l’on s’intéresse à la parole de l’Eglise sur ce sujet. Le cardinal Pietro Parolin chef de la diplomatie vaticane a lancé à rebours du discours des forces de l’OTAN un appel à la désescalade militaire et réclame un cessez le feu. Une position que l’occident a rapidement abandonnée au profit d’une fuite en avant toujours plus armée, dans le but de faire plier Poutine.
Une défaite de la Russie est-elle réaliste ?
Il faut surtout souhaiter l’arrêt de la guerre. Quant à la défaite de la Russie on en est loin. Tout d’abord sur le plan militaire : ils grignotent chaque jour du terrain et la ville stratégique de Bakhmout est sur le point de tomber entre leurs mains. Equipée, l’armée russe continue à faire pleuvoir ses missiles et l’appareil militaro-industriel suit. Contrairement à l’Ukraine, ils ne connaissent aucune difficultés d’approvisionnement d’énergie ni de munition. Sur le plan humain, c’est la guerre des chiffres. Mais la boulette qu’avait faite Ursula Von Der Leyen en lâchant le chiffre de 300 000 morts et blessés Ukrainiens venaient accréditer les chiffres Russes. Plus récemment, le renseignement militaire Israélien parle d’un rapport de 1 à 8. Un mort Russe pour 8 morts Ukrainiens. On est loin de la bérézina de l’armée Russe qu’on entend tous les jours dans les médias.
Quant à la situation économique, les chiffres publiés par le FMI en ce début d’année manifestent l’échec de la politique des sanctions et le repli souhaité de l’économie russe n’a pas eu lieu comme espéré. La Russie a trouvé d’autres sources d’approvisionnement et surtout de nouveaux marchés avec en particulier l’Inde et la Chine. Elle peut donc continuer à produire son matériel de guerre tout en maintenant à flot son économie. Il faut dire qu’ils n’ont pas de problème énergétique en Russie. Bref, la défaite de géant Russe n’a pas l’air de se profiler.
En France on paye le prix fort de cette guerre
On a laissé sur place une centaine de business florissants comme Renault, Décathlon, Schneider electrics etc. avec des pertes considérables. Et on subit un surcoût inédit de l’énergie dont le prix est indexé sur le gaz au niveau européen, directement impacté par la fin du gaz Russe. Enfin, les armées européennes qui se délestent de leurs munitions et autres armements en Ukraine sont obligés de se rééquiper à coups de milliards. Les américains se frottent les mains. Ils vendent à l’Europe leur gaz de schiste au prix fort et récupèrent les commandes d’armes qui font tourner leur économie. Le tout sans envoyer un soldat sur le front. Sans compter toutes les armes et l’argent détournés en Ukraine, un des pays les plus corrompus au monde qui ne servira pas à ce pauvre peuple Ukrainien. Donc oui, il est temps d’envisager la paix, la désescalade pour éviter soit l’écrasement de l’Ukraine par la Russie, soit une guerre mondiale...
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