Un missionnaire à la tête du Mont Sainte-Odile

En presque 30 ans de prêtrise, le père Régis Laulé aura revêtu une quantité impressionnante de casquettes : aumônier auprès des jeunes du collège épiscopal du Sém' de Walbourg, curé dans une paroisse populaire au sud de Strasbourg, aumônier des foyers de Charité au Japon, cheville ouvrière au sein de l'équipe missionnaire diocésaine. Depuis le 1er novembre, il a endossé celle de recteur du Mont Sainte-Odile, "gardien des reliques de la patronne de l'Alsace et animateur spirituel du site" selon ses propres mots.

Nommé fin septembre par l'archevêque de Strasbourg, le prêtre originaire de Hoenheim (67) n'a pas trainé pour commencer sa nouvelle mission qui comporte de nombreux défis. Parmi eux, une dette qui s'élèverait à 3 millions d'euros, deux chapelles en attente de restauration, et la diminution des adorateurs, ces groupes paroissiaux de toute l'Alsace qui se succèdent en permanence aux pieds du Saint-Sacrement depuis 93 ans.

Directeur et recteur : deux missions distinctes et complémentaires

Contrairement à ses prédécesseurs, le père Régis Laulé ne devrait pas cumuler la fonction de recteur et celle de directeur, distinctes pour la première fois. En 2019, le Mont Saint Odile avait externalisé sa restauration et son hôtellerie en confiant la gestion de la quarantaine de salariés sur le Mont à l’Alsacienne de Restauration. Elle s'occupait de la cuisine et de l’hébergement du site qui accueille chaque année entre 600 000 et 700 000 personnes, pèlerins, adorateurs et touristes confondus. 

Le diocèse a toutefois souhaiter reprendre la main en confiant le poste de directeur à Mauro Perez, un ancien directeur d'hôtel d'irigine italienne dans le Jura qu'il a lui-même recruté. "Cette séparation des fonctions ne fait pas séparation au Mont Sainte-Odile, tient à préciser le recteur qui aime parler italien avec le directeur. Nous travaillons ensemble pour que cette mission de restauration reste liée à celle du sanctuaire." 

L'avenir "plein d'espérance" des activités pastorales

Concernant les groupe d'adorateurs, le père Régis Laulé est réaliste sur ce "challenge important". "Je suis plein d'espérance. Certains groupes sont dynamiques et recrutent, d'autres sont plus ralentis. On pourra imaginer que les uns aident les autres, dans une certaine émulation. "

Et pour relancer les activités du sanctuaire sérieusement mis à l'arrêt depuis le Covid, l'ancien missionnaire voit d'un bon oeil l'arrivée du Jubilé 2025 et la future réouverture des chapelles des larmes et des anges, dont la restauration pourrait s'achever d'ici décembre 2025.