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Un nouveau président pour l'Eglise réformée en Alsace et en Moselle

Un article rédigé par M.-L.W. - RCF Alsace, le 13 juin 2024 - Modifié le 19 juin 2024
Les Trois Questions · RCF AlsaceUn nouveau président pour l'Église réformée d'Alsace et de Lorraine

Réélu pour 3 ans à la présidence du Conseil synodal de l'Église protestante réformée d'Alsace et de Lorraine. Pierre Magne de la Croix envisage sa mission comme "une continuité". Il souhaite que les protestants s'expriment davantage dans les débats sociétaux.

© RCF Alsace : Pierre Magne de la Croix© RCF Alsace : Pierre Magne de la Croix

RCF Alsace : Quel bilan dressez de vos deux premières années en fonction qui puisse vous inspirer pour ce nouveau mandat ? 

Pierre Magne de la Croix : Je l'inscris dans la continuité. Ces deux premières années ont été très occupées à la fois par des questions administratives et juridiques, parce que nous avons été confrontés à des situations où il était important de voir dans quelle histoire et dans quelle structure on s'inscrit, notamment la question venue des violences sexuelles et physiques en Église. Mais ces deux années ont été l'occasion de visites au niveau des communautés, des paroisses, et des secteurs. J'essayais tous les dimanches à peu près d'être dans un lieu pour partager le culte, la prière, les chants, les rencontres, les équipes, les conseils, les repas, pour à la fois présenter les trois départements aux communautés locales, mais aussi pour être en contact et comprendre ce qui se vit, quels sont les enjeux, quels sont les défis, quelles sont les attentes. Et puis aussi pour le plaisir de rencontrer les gens !

RCF Alsace : D'origine aixoise, vous vous définissez comme pasteur de l'intérieur. Votre arrivée en Alsace vous a-t-elle fait découvrir un nouveau pan du protestantisme ?

P. M.C. : Quand j'arrive dans un lieu, c'est toujours du bonheur de découvrir les gens, à travers leur histoire, à travers la langue - même si je ne parle pas l'alsacien - et à travers le terrain. L' Alsace-Moselle est un terrain magnifique de découverte, à la fois d'une terre qui a été longtemps martyre, mais qui est maintenant au cœur de l'Europe, donc au croisement des cultures, au croisement des frontières, qui a une richesse culturelle fabuleuse, qui a aussi une capacité de franchissement, de frontière, d'accueil et qui me touche moi particulièrement en tant que protestant, puisque nous sommes beaucoup liés à l'international et aux migrations dans nos différents exils. Cela me touche encore plus personnellement parce que mon épouse est allemande. Nous sommes vraiment dans un terrain privilégié du franco-allemand.

RCF Alsace : Parmi les principaux défis de l'Église réformée d'Alsace et de Lorraine, vous souhaitez relever celui de la simplification des institutions. Qu'est ce que ça signifie concrètement?

P. M.C. : J'aime rappeler qu'en protestantisme, l'institution est seconde mais pas secondaire. Ce qui est premier et essentiel est ce qui va être vécu. Les institutions sont là pour permettre d'inscrire les projets et les événements dans une terre, dans un temps et d'aider au développement. Et il est parfois nécessaire, comme dans les associations,  les communes, et en politique, que les institutions s'adaptent. Je préfère d'ailleurs parler  "d'ajustements",  conséquence des évolutions, des transformations et pourquoi pas des simplifications. Concrètement, cela peut conduire parfois à des fusions, des regroupements de projets, mais aussi des simplifications au niveau des élections.  Pendant longtemps, trois consistoires ont siégé dans le même lieu ensemble pour faire ce qui était nécessaire au point de vue administratif, élection, finance, mais ont vécu tout ce qui relevait du théologique, la formation, et la rencontre ensemble. Ces trois consistoires n'en forment désormais plus que un.

RCF Alsace : Dans la culture des réformés, le débat tient une place prépondérante. Comment envisagez-vous la discussion avec les autres confessions chrétiennes ?

P.M.C. : Elle se fait d'abord sur le terrain suivant les lieux, avec des rencontres et des débats. Nous sommes aussi en contact permanents avec les représentants des autres religions. Les événements nous amènent à nous rencontrer aussi, à essayer de nous comprendre et à rendre compte de ce que les uns et les autres pensent, voient, agissent. Cette année, il y a eu les questions autour de l'avortement et la modification de la loi Claeys-Leonetti. Nous ne sommes pas tous d'accord, mais il est important de comprendre l'autre et de voir quels sont les arguments et pourquoi on est dans cette orientation. L' après 7 octobre a été délicat. Peut-être qu'on a fait des erreurs, ou des absences. Il faut le dire, ce n'est pas toujours simple. Depuis les résultats des européennes dimanche 9 juin et la dissolution de l'Assemblée Nationale qui a suivi, sans doute y aura-t-il de nouveaux sujets de débats et de rencontres.

 


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