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VetAgro Sup : 15 ans après la fusion, une école pionnière dans le concept de One Health

VetAgro Sup : 15 ans après la fusion, une école pionnière dans le concept de One Health

Un article rédigé par Anaïs Sorce - RCF Lyon, le 10 février 2025 - Modifié le 10 février 2025
Tempo · Le podcast d'actualité de RCF LyonVetAgro Sup : comment former les vétérinaires de demain ?

1 200 élèves, 120 enseignants-chercheurs, 9 laboratoires, 2 campus... Bienvenue à VetAgro Sup, héritière de la première école vétérinaire du monde, à Marcy-l'Étoile, au nord de Lyon. Elle fait partie des quatre écoles en France qui forment les vétérinaires de demain. Avec une particularité : en 2010, VetAgro Sup est née de la fusion de l'École nationale vétérinaire de Lyon, de l'École nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Clermont-Ferrand et de l'École nationale des services vétérinaires. Entre Lyon et Clermont-Ferrand, VetAgro Sup est la seule en France à former à la fois des ingénieurs agronomes et des docteurs vétérinaires.

VetAgro Sup est pionnière dans la démarche de santé globale - © Tima Miroshnichenko via PexelsVetAgro Sup est pionnière dans la démarche de santé globale - © Tima Miroshnichenko via Pexels

Chiens, chats, cochons, chevaux, moutons ou encore vaches... sur le campus de Marcy-l'Étoile, il y a des animaux à tous les coins de bâtiments. Sur les 40 hectares qu’occupe la plus ancienne école vétérinaire au monde, créée en 1761 par Claude Bourgelat, tous les types d'animaux côtoient les élèves de leur première à leur sixième année d’études. Initialement fondée au 18e siècle pour lutter contre les maladies qui ravagent les troupeaux, l'école est née de la volonté d'enseigner « publiquement les principes et la méthode de guérir les bestiaux ». Plus de deux siècles plus tard, que reste-t-il de l'institution installée rue du Manège sur la Presqu'île puis transférée sur les quais de Saône avant son déménagement à la campagne ? « Le buste de Claude Bourgelat ! » sourit Mireille Bossy, vétérinaire et directrice générale de VetAgro Sup, en désignant la statue qui accueille les élèves à l’entrée du campus. 

« La santé de notre planète permet la santé de l'homme, la santé des animaux, tout est lié »

Mais aussi, et surtout, une philosophie : la « santé globale » ou « One Health ». Popularisé par la crise du Covid, le concept était déjà dans l’ADN de Claude Bourgelat et consiste en l’interdépendance des santés humaine et animales. Pour Mireille Bossy, « le fait de travailler avec des ingénieurs agronomes nous apportent cet éclairage sur la santé des écosystèmes qui est totalement dépendante de la santé humaine et de la santé animale. On sait maintenant que plus de 80 % des maladies humaines ont une origine animale ». Pour améliorer l’efficacité des études sur les zoonoses émergentes, ces maladies animales qui se transmettent à l'homme et qui sont mal connues, « il faut bien comprendre l'environnement dans lequel on est. On se rend compte que lutter contre les zoonoses permet de maintenir un écosystème agricole en bonne santé. Donc l'interdépendance des santés, la santé de notre planète, permet la santé de l'homme, la santé des animaux, tout est lié » résume la vétérinaire.

Dès lors, on comprend bien mieux l’installation du campus à Marcy-l’Étoile, à proximité des laboratoires BioMérieux et Sanofi. Cela donne également davantage de consistance à la fusion opérée il y a 15 ans avec la plus jeune école d’agronomie française, près de Clermont-Ferrand, très axée sur l’agroécologie et l’agriculture bio. Un projet de fusion ambitieux mais qui rencontre quelques difficultés selon des enseignants, du fait notamment des deux campus géographiquement distincts. Malgré la mise en place de passerelles entre les deux formations, elles sont moins poreuses que ne le souhaiterait la direction. 

« One Cancer », quand la médecine animale sert la médecine animale

Mais cela n’entame pas pour autant sa détermination à mener des projets innovants, à l’initiative de One Cancer, porté par la cancérologue Frédérique Ponce, directrice adjointe pour le campus vétérinaire. Objectif : tester des molécules thérapeutiques sur des animaux qui ont naturellement développé des cancers comparables à ceux de l’homme. Le projet One Cancer permet aux chercheurs de « travailler en cancérologie sur cette comparaison entre l'homme et les espèces animales parce que nos animaux sont soignés dans les mêmes conditions cliniques que chez l'homme. Dans ces conditions hospitalières identiques, on peut tout à fait tester des matériaux médicaux, des molécules thérapeutiques qui ont pour destination le soin des cancers chez l'homme mais dont l'animal peut aussi bénéficier dans le cadre de ses recherches. Par le biais de ces comparaisons, on peut accélérer le développement d'un médicament en [médecine, ndlr] humaine ». 

Une avancée pour la médecine qui « vise à réunir tous les acteurs de la recherche en cancérologie pour coordonner simultanément des débuts d'essais cliniques chez l'homme avec des essais cliniques chez l'animal. Une preuve de concept chez l'animal va venir convaincre les industriels sur le développement de telle ou telle molécule ». 

Dans ce cadre, VetAgro Sup a été à l'initiative de la création de l'institut One Health pour former les futurs décideurs en matière de politique publique pour lutter contre les grandes crises zoonoses et les aider à prendre « des grandes décisions lorsqu'une crise survient ».

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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