Maine-et-Loire
Le diocèse d'Angers organise ce vendredi 28 mars 2025 sa journée mémorielle annuelle de prière pour les victimes d'agressions sexuelles et d'abus dans l'Eglise. Car la lutte contre ce fléau est encore longue. On en parle avec Cécile de Vitton, chargée de mission à la protection et à la lutte contre les abus dans le diocèse d'Angers.
Ce vendredi 28 mars 2025, le diocèse d’Angers organise un chemin de croix pour les personnes victimes de violences et d’agressions sexuelles dans l’Eglise. Ce sera à 18h en l’église Sainte-Thérèse à Angers en présence du vicaire général du diocèse, le père François Richer.
Cette journée de prière n’est pas une nouveauté puisqu’elle a été instaurée en 2021 par la CEF (Conférence des évêques de France) lors de chaque troisième vendredi de Carême. L’an dernier, en Anjou, une célébration avait eu lieu à Béhuard, et cette année, c’est à Angers, sous la forme d’un chemin de croix qu'elle va prendre forme. « Les stations du chemin de croix peuvent vraiment être une fenêtre ouverte sur ces blessures » avance Cécile de Vitton. Pour la chargée de mission à la protection et à la lutte contre les abus pour le diocèse d’Angers, il est plus qu'important d’écouter les victimes et d'entendre ce qu'elles ont à dire aujourd'hui à l’Eglise.
Si on ne donne pas toute leur place aux personnes qui ont subi des agressions sexuelles, on oublie que le Christ est allé jusqu'à monter sur cette croix. C'est terrible, je l'entends, mais le chemin de croix permet de déposer ses blessures au pied de la croix.
La chargée de mission est en poste depuis octobre dernier, « c'est un poste qui se crée donc tout est à faire, avance Cécile de Vitton, mais je ne fais rien toute seule, la cellule d'écoute m'accompagne en permanence ». Ce dimanche, elle accompagnera l’évêque d’Angers, Mgr Emmanuel Delmas, à Lourdes pour la session plénière des évêques de France où les deux premiers jours seront consacrés aux victimes d'abus dans l'Eglise. A la rentrée prochaine, un MOOC, sous la forme de trois heures de formation (déjà mis en place dans plusieurs diocèses en France à Paris ou Versailles), pourrait faire son arrivée en Maine-et-Loire.
C'est une proposition que j'ai faite au diocèse. Mais il faut du temps pour mettre les choses en place, être sûr que ça fonctionne et que ça réponde à l'attente des gens.
« L'Eglise a eu le courage d'ouvrir la boîte de Pandore » affirme Cécile de Vitton alors que l'INIR, (Instance nationale indépendante de reconnaissance et réparation), créée en 2021 par la CEF (Conférence des évêques de France) après les révélations du rapport Sauvé, a révélé avoir accompagné 1580 victimes depuis sa création.
Dans la société civile on attend encore ce genre d’institution, donc je pense que l'Eglise agit, et tant mieux. Après, c'est long, c'est tellement blessant ce sujet qu'il faut prendre le temps de chacun.
Abbé Pierre, Bétharram, voire plus près de chez nous, le collège de Combrée, de nouvelles accusations d’agressions sexuelles, liées de près ou de loin à l’Eglise catholique ont ressurgi ces derniers mois et dernières semaines. A l’heure où des victimes lancent des appels à témoignage, le diocèse espère pouvoir se rendre utile. « Je pense qu'on a tous un rôle. Il faut arrêter avec cette société qui se tait. Nous, au diocèse, nous avons choisi de parler le plus clairement possible » conclut Cécile de Vitton.
Lien de la cellule d’écoute du diocèse d’Angers : ICI
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