Environ 7500 bébés naissent chaque année avec un trouble du spectre autistique (TSA). D’après, la Haute Autorité de Santé, cela représenterait environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans en France. Des jeunes avec différentes intensités d’autisme, qu’il est important d’accompagner au quotidien et dans les apprentissages de la vie. Voici quelques conseils pour les comprendre et les aider.
Pour aider un enfant avec un trouble du spectre autistique, la première chose est de comprendre ce que cela recouvre. « L’autisme ce n’est pas une maladie, lance Charlotte Payen, psychomotricienne et auteure de 50 clés pour aider un enfant autiste (éd.Eyrolles). C’est vraiment un trouble du comportement et du développement neurologique, avec des causes génétiques qui s’entremêlent aux causes environnementales ». Des troubles qui peuvent se présenter de différentes manières et intensités mais qui tournent souvent autour de deux grands symptômes : le déficit des interactions sociales ainsi que la tendance à avoir des comportements et intérêts restreints et très répétitifs.
Concrètement, cela signifie qu’un enfant autiste va prêter une attention différente aux choses de son environnement. « Son traitement des informations sensorielles va être différent », explique Charlotte Payen. Par exemple, au lieu de « percevoir un arbre dans son entièreté, ils vont percevoir chaque feuille de l’arbre. C’est pour ça qu’ils peuvent rester très longtemps à observer quelque chose et à être obnubiler ». Et si dans cette situation, cela ne semble pas problématique, ces troubles peuvent le devenir au quotidien, en particulier dans les relations aux autres.
Afin d’aider au mieux l’enfant à vivre avec son TSA, il est donc primordial de le diagnostiquer au plus tôt. Ce peut être autour de 18 mois. Bien sûr, cela se fait par des professionnels mais les parents doivent être les premiers à les alerter. « En tant que parents, il faut se faire confiance, l’inquiétude n’est pas anodine », assure la psychomotricienne, qui les encourage à consulter un pédiatre dès qu’une petite particularité est perçue. Ce peut être « un enfant qui va s’isoler, qui va fuir le regard ou qui va répéter sans cesse les mêmes activités et le même geste », détaille-t-elle. Associés à l’un de ces comportements, les troubles alimentaires et du sommeil peuvent être un autre signe.
D’ailleurs, dans le cas de troubles du sommeil, la psychomotricienne recommande d’essayer de changer le pyjama de l’enfant ou de le faire dormir simplement en sous-vêtements l’été. « Cela va enlever le maximum d’information tactiles, parce qu’ils peuvent être irriter par ces informations », explique la professionnelle.
C’est d’ailleurs parce que ces enfants ont beaucoup de particularités sensorielles, qu’il est intéressant de les faire travailler avec un psychomotricien ou psychomotricienne. « Ce sont des enfants qui n’ont pas bien conscience de leur corps, donc nous on va vraiment apporter une approche corporelle pour que l’enfant puisse mieux sentir son corps, s’ancrer dans son corps, être plus posé, pour l’aider à mieux traiter les infos qu’il perçoit de son environnement mais aussi de son corps ». Ce qui lui permettra d’éviter de se cogner sans cesse par exemple. Une fois cette capacité de proprioception maitrisée, les psychomotriciens vont alors travailler sur des apprentissages plus précis comme l’acquisition du graphisme.
S’entourer de professionnels est vraiment fondamental pour les parents, qui sont souvent fatigués ou démunis face à ces situations. Par exemple lorsqu’un enfant jette des objets. Si cela peut d’abord être pris comme un geste provoquant, ce peut être simplement de l’impulsivité ou un besoin sensoriel d’entendre le bruit que fait l’objet en tombant au sol. Il est donc essentiel de se demander pourquoi son enfant jette un objet, et d’ensuite en parler à un professionnel en donnant le maximum de détails sur la temporalité, la régularité etc. « Plus vous allez être précis, plus le professionnel va pouvoir vous accompagner », affirme Charlotte Payen.
Des professionnels qui doivent aussi être présents dans la scolarité de l’enfant. Dès l’entrée à l’école, il est fondamental que « l’ensemble des professionnels accompagnants soient au courant ». Puis, très rapidement « il faut mettre en place une réunion avec une équipe éducative, c'est-à-dire avec le directeur de l’établissement, les enseignants, les professionnels de santé et les parents », insiste la psychomotricienne. Ainsi, les professionnels pourront donner des conseils aux instituteurs afin de décharger les parents. Enfin, la présence des AESH, les accompagnants d’élèves en situation de handicap, est également très importante pour canaliser l’enfant ou le contenir pendant ses crises émotionnelles. Bien que ce ne soit pas toujours facile d’en obtenir un à temps plein…
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