Ce couple étonnant, âgé aujourd’hui de 94 et 92 ans, a eu 18 enfants, 17 ayant été adoptés suite à une infertilité secondaire. Ils ont fondé une œuvre privée d’adoption qui a permis à plus de 2000 enfants, dont plus de la moitié marqués par le handicap, de trouver une famille.
C’est cette histoire que vous pourrez découvrir sur la page internet du Figaro. Il ne s’agit pas de faire du sentiment et de se laisser gagner par l’émotion, même si cela n’est pas interdit. Le témoignage de ce couple vient nous interroger sur le regard que nous portons sur l’autre et plus particulièrement sur le plus fragile. Nous raisonnons en termes de compétitivité, d’excellence, d’efficacité, surtout dans notre système scolaire ou dans le secteur économique. De fait, il nous faut chercher à donner le meilleur de nous-même. Il ne nous faut pas oublier l’essentiel : la première valeur d’une personne n’est pas sa capacité à produire de la valeur économique. La première valeur est sa capacité à vivre une communion authentique où chacun est accueilli pour ce qu’il est. Voilà ce que pourrait être un sens au mot fraternité que nous revendiquons si souvent.
Le moins qu’on puisse dire est que nous avons là un indicateur qui devrait nous alerter. Faut-il s’étonner que les psychologies soient si mal en point lorsque la culture du rejet marque si souvent nos relations sociales. Rejet de celui qui est trop vieux pour le marché de travail, rejet de celui qui a échoué dans les cursus dits d’excellence, rejet du malade, de la personne handicapée, rejet de l’immigré en détresse, rejet de l’enfant à naître. Une culture pourrait être construite en vue de l’intégration du plus grand nombre. Regardez le témoignage des Alingrin. Leur charité sans limite est source d’espérance, d’inspiration pour une société où chacun a sa place à partir du moment où on reconnaît dans le plus fragile un être à aimer, à valoriser, à protéger. Un être qui a quelque chose à nous apprendre et à nous donner.
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