"Désolé, je n’ai pas le temps !" Voilà une phrase qu’on prononce souvent. Notre société est-elle malade d’une course contre la montre ingagnable ? Est-ce que c’était "mieux avant" ? Qu’est-ce qui nous empêche de faire un pas de côté pour privilégier la relation ? Une demi-heure pour faire le tour de la question, avec le sociologue Vincent de Gaulejac, professeur émérite des universités.
Entre obligations familiales, professionnelles et sociales, nous avons souvent l'impression de vivre à 100 à l'heure et de ne plus avoir le temps. Pour le sociologue Vincent de Gaulejac, "c'est l'intensité qui a changé plus que la perte de temps". En effet, les journées, comme avant, durent 24 heures, pourtant nous avons tous l'impression de faire une course contre la montre.
Pour Vincent de Gaulejac, cela vient du rythme que nous nous imposons, enchaînant de plus en plus d'activités. Or, cette dynamique peut parfois fragiliser des choses essentielles à notre bien-être comme les liens, les relations que nous entretenons avec les autres.
Notre mode de vie évolue et notre rapport aux autres avec. Une étude montre que les Américains dorment 1h30 de moins qu'il y a 60 ans. Or, la plupart d'entre eux prennent ce temps pour naviguer sur leurs écrans. La révolution numérique est une des premières causes de l'appauvrissement des liens sociaux selon Vincent de Gaulejac.
De plus, l'utilisation des réseaux sociaux aujourd'hui permet de multiplier les relations uniquement virtuelles, laissant de côté les relations "réelles". "Les liens virtuels, c'est 24h sur 24 et ça part dans tous les sens" constate le sociologue. Ce sentiment d'être partout à la fois laisse moins de place à la création de liens concrets et incarnés. Pour renverser cette situation, notamment après la pandémie de Covid-19, Vincent de Gaulejac propose "de retrouver la culture, la fête, retrouver des lieux ou l'on peut être ensemble" loin de nos écrans de fumée.
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