La santé mentale des jeunes, comment les aider ?
L’adolescence, cette période qui s’étale selon l’OMS de 10 à 19 ans, est une des périodes les plus critiques de l’existence. Elle est aussi excitante, angoissante, merveilleuse et ingrate pour les jeunes. Depuis quelques années les études montrent une dégradation du sentiment de bien-être et de leur santé mentale. Cette situation est antérieure à la pandémie Covid mais s’est encore accentuée par la suite parmi la liste des causes individuelles ou sociétales on trouve : l’anxiété, le manque d’interactions sociales, la perte de sens et de confiance en l’avenir, la peur de l’échec, le harcèlement et autres traumatismes.
Je constate dans mon travail de coaching scolaire avec les jeunes au quotidien les impacts de ces causes sur la motivation, la projection des jeunes dans leur futur projet d’avenir. Ce mal-être aura certainement un impact sur le monde du travail à l’avenir car ils sont les travailleurs de demain.
De plus en plus d’anti-dépresseurs sont prescrits aux adolescents et cela s’explique notamment par l’épineux problème du repérage du risque suicidaire chez les jeunes. Les mutualités libres annoncent des chiffres de 60% d’augmentation des anti-dépresseurs chez les adolescents entre 2017 et 2022. Les pédopsychiatres et les psychologues spécialisés sont débordés.
Alors comment les aider même si la recette magique n’existe pas ? Voici quelques pistes :
- Changer notre discours parfois négatif sur les adolescents afin de leur renvoyer une image plus positive de cette période de vie qui est aussi passionnante;
- Amener un peu de permanence dans un monde instable pour les sécuriser et les aider à se projeter : des rituels, des routines, des appartenances sociales, de habitudes familiales;
- Les aider à s’investir dans des contacts sociaux, valoriser l’apprentissage car l’école est pour certains jeunes une obligation de plus parmi d’autres sans sens. Valoriser leurs compétences sans les surprotéger ou survaloriser;
- Maintenir un cadre, des limites dont ils ont besoin pour se construire et se responsabiliser pour sortir par exemple d’une posture de victime;
- Les écouter, les rassurer mais aussi admettre qu’en tant qu’adulte on ne sait pas répondre à certaines questions notamment en lien avec ce qui peut entraîner de l’anxiété dans le monde actuel comme les inquiétudes liées aux changements climatiques.
Et quand la famille dysfonctionne, comment le jeune peut-il trouver des repères ? Dans ce cas il peut trouver du soutien à l’école, chez des professionnels, des amis ou d’autres proches.
En conclusion:
Être un adolescent est sans doute par moment compliqué voire douloureux et les adultes qui les entourent sont eux-mêmes parfois dans l’instabilité. Essayons de communiquer avec eux en fonction de nos possibilités et faisons appel à une aide extérieure sans tarder si nécessaire. Et surtout, faisons confiance en la capacité de grandir de nos jeunes. Ils ont le droit de se poser des questions, de douter, de remettre en question. Nous avons tous traversé cette période et nous sommes vivants. D’ici là prenez soin de vous et des jeunes qui vous entourent du mieux que vous pouvez !