Connaissez-vous le lapacho ? On l'appelle "l'arbre aux milles vertus" et son aubier est utilisé à des fins thérapeutiques principalement par la médecine traditionnelle d'Amérique du sud car ces propriétés sont uniques.Que dit la recherche concernant ses principes actifs ? Y-a-t-il des contre-indications ? Découvrons ses bienfaits.
Bonjour à tous,
La chronique de cette semaine ? Partir à la découverte du lapacho ou Pau d’Arco, l’arbre aux 1000 vertus ou TAJIBO, « l’arbre qui tue les maux », un des seuls arbres à être complètement immunisé contre les infections provenant de champignons.
Ce bel arbre d’Amérique du sud est employé traditionnellement dans les cas d’infections fongiques et dans le traitement d’un grand nombre de maladies et plusieurs études confirment l’intérêt de l’usage thérapeutique de l'écorce de cet arbre dans le traitement de nombreuses affections.
On dit l’écorce mais en fait il s’agit de l’aubier de l’arbre. Et qu’est-ce que l’aubier ?
Entre l’écorce et l’aubier il y a le cambium vasculaire qui produit des cellules de bois pour l’écorce et pour l’aubier. L’aubier, de couleur claire, contient des cellules vivantes, toujours en renouvèlement riche en minéraux, oligo-éléments et principes actifs. Sa principale fonction est donc de transporter la sève dans tout l’arbre.
On prélève de l’aubier sans causer de dommage à l’arbre car il se renouvèle, aubier que l’on coupe en très fines lamelles à partir desquelles on fait une décoction. C’est une boisson douce, un peu vanillée qui pourrait rappeler le rooïbos et qui se consomme chaude ou froide mais il y a certaines contre-indications .
Les Indiens Kallawayas, guérisseurs traditionnels de l’Empire Inca, employaient l’écorce d’un arbre (l'aubier), le lapacho, en décoction, pour combattre toutes sortes d’infections et comme antidote aux piqures d’insectes et aux morsures de serpents.
Les guérisseurs traditionnels d’Amérique du Sud s’en servent aussi pour les problèmes de peau tels que l’acné, l’eczéma, l’herpès ou le psoriasis, les kystes, les excroissances graisseuses, également comme analgésique pour diminuer la douleur, pour des problèmes digestifs. Ils lui prêtent des propriétés anti infectieuses et anti tumorales.
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Le lapacho ou Pau d’Arco fait partie de la pharmacopée traditionnelle de l’Amérique du Sud et ses utilisations multiples ont interpelé les chercheurs.
De son savant nom TABEBUIA IMPETIGINOSA ou AVELLANEDAE pour la variété qui nous intéresse ou plus simplement « arbre sacré ». Sa floraison est d’un beau rose vif mais il existe des variétés aux belles fleurs jaunes ou rouges. Cependant c’est la variété aux fleurs roses vifs d’Amérique du Sud qui détient les actions phytothérapeutiques les plus significatives.
A savoir : ses racines s’enfoncent profondément dans le sol d’où une concentration exceptionnelles en sels minéraux et oligo-éléments.
Le lapacho contient donc de nombreux minéraux et oligo-éléments comme le potassium, le sodium, le calcium, le magnésium, le phosphore, le zinc, le molybdène, le cuivre, le fer, le cobalt, l’or, le bore, le strontium, le chrome, le silicium, le manganèse, le baryum, le nickel.
Mais ce qui monopolise le plus les recherches se sont les 18 quinones différentes actuellement identifiées qu’il contient. Pour rester simple, on peut retenir que ces composés sont très importants pour le bon équilibre de notre métabolisme et elles ont, en plus, un fort pouvoir bactéricide, antifongique et anti-inflammatoire. À savoir : la busserole, le noyer, la rhubarbe notamment ont également les mêmes propriétés pharmacologies.
Il contient aussi des flavonoïdes qui sont des antioxydants.
Elles sont principalement faites in vitro et sur des rats et des souris, plus rarement sur des patients.
Les recherches ne cherchent pas vraiment à étudier l’utilisation traditionnelle du lapacho. Cependant aux cours de leurs études certaines d’entre elles mettent en évidence des propriétés et des applications du lapacho reconnues par la médecine traditionnelle d’Amérique du Sud.
Les recherches portent surtout sur les propriétés anti-cancers afin d’élaborer des médicaments brevetables.
Que disent les recherches sur les propriétés anti-cancers du lapacho ?
Ces quinones, dont la vitamine K et la quinine, jouent un rôle capital dans tout organisme vivant, plante ou animal, en fixant le calcium sur certaines protéines.
Le département de chimie de l’université de Dehli a mis en évidence l’activité anti tumorale de deux autres quinones uniquement présentes dans l’écorce du Lapacho, la técomaquinone I et II.
Les dosages sont variables, il est vrai qu’ils n’ont pas fait l’objet de véritables études puisque celles-ci sont faites principalement sur animaux ou in vitro.
Les médecins de médecine traditionnelle d’Amérique du Sud n’utilisent le lapacho que sous forme de décoction.
On consomme du lapacho à jeun normalement, sous forme de décoction, d’extraits standardisés et d’extraits liquides en cure de 3 semaines
1- La décoction : C'’est l’aubier coupé en fines lamelles qui est utilisé.
Comment préparer une décoction : pour 500 ml d’eau, deux c à s de lapacho soit 15 à 20 gr qu’on laisse frémir doucement pendant une 20aine de minutes dans une casserole. Retirer du feu et laisser infuser une heure. Filtrer À consommer chaud ou froid, 2 à 3 tasses par jour.
D’autres herbalistes donnent le même dosage mais pour un litre d’eau, laisser frémir pendant 15 mn, retirer du feu et laisser infuser pendant 15 mn, pour 4 à 5 tasses/jours. .
2- L’extrait liquide :
il semblerait que cela soit cette forme la plus efficace, notamment contre les cellules tumorales selon une étude menée in vitro.
Les recommandations s’accordent sur 1 à 2 millilitres 3 fois/jour.
3- Les gélules :
qui contiennent un extrait standardisé concentré en naphtoquinones. C’est aussi une bonne formule. Les recommandations s'accordent sur100 milligrammes 2 à 3 fois/jour.
Privilégiez des produits de qualité provenant de compagnies pratiquant un commerce équitable et éthique, car certaines n’hésitent pas à prendre de l’écorce ou du bois mort ce qui réduit l’action phytothérapeutique du lapacho, cela en fait une boisson plaisir, c’est tout. L’écorce est marron foncé et l’aubier est clair.
Il semblerait que le Portugal produise un lapacho de qualité.
Il faut retenir que la plante consommée dans son totum ne présente pas de risque de toxicité selon les autorités de Santé du Brésil.
Il semblerait que le lapachol et le bêta-lapachol pris seuls peuvent présenter une toxicité si consommés sous fortes doses.
Cependant le principe de précaution prévaut même pour la plante en entier dans les cas suivants :
Avant d’en consommer et en cas de doute, surtout n’hésitez pas à en parler avec un spécialiste en herboristerie ou votre médecin.
Une plante intéressante à connaitre que l’on pourrait avoir dans sa boite à tisanes
Belle et douce semaine à tous dans la paix du cœur.
Les informations données ne le sont qu'à titre pédagogique, et ne sauraient en aucun remplacer l'avis de votre praticien de santé, poser un diagnostique ni se substituer à un traitement. Demandez aussi l'avis d'un herbaliste ou d'un spécialiste en plantes si vous avez des questions ou des doutes.
Des sources et des références :
https://blog.nutrilifeshop.com/proprietes-therapeutiques-du-pau-darco/
https://ileauxepices.com/infusions-et-tisanes/196-lapacho.html
https://www.infinie-sante.com/blog/%C3%A9corce-de-lapacho-n88
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