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Le lapacho ou Pau d'Arco, l'arbre aux nombreuses vertus

Un article rédigé par Aurore SESSA - RCF Vaucluse,  - Modifié le 17 juillet 2023
Astuces santéLe lapacho ou Pau d'Arco, l'arbre aux nombreuses vertus

Connaissez-vous le lapacho ? On l'appelle "l'arbre aux milles vertus" et son aubier est utilisé à des fins thérapeutiques principalement par la médecine traditionnelle d'Amérique du sud car ces propriétés sont uniques.Que dit la recherche concernant ses principes actifs ? Y-a-t-il des contre-indications ? Découvrons ses bienfaits.

Arbre lapacho © PixabayArbre lapacho © Pixabay

Bonjour à tous,
La chronique de cette semaine ? Partir à la découverte du lapacho ou Pau d’Arco, l’arbre aux 1000 vertus ou TAJIBO, « l’arbre qui tue les maux », un des seuls arbres à être complètement immunisé contre les infections provenant de champignons.

Ce bel arbre d’Amérique du sud est employé traditionnellement dans les cas d’infections fongiques et dans le traitement d’un grand nombre de maladies et plusieurs études confirment l’intérêt de l’usage thérapeutique de l'écorce de cet arbre dans le traitement de nombreuses affections.

Qu’elle est la partie de l’arbre utilisée ?

aubier de lapacho © www.blb-bois.com

On dit l’écorce mais en fait il s’agit de l’aubier de l’arbre. Et qu’est-ce que l’aubier ?
Entre l’écorce et l’aubier il y a le cambium vasculaire qui produit des cellules de bois pour l’écorce et pour l’aubier. L’aubier, de couleur claire, contient des cellules vivantes, toujours en renouvèlement riche en minéraux, oligo-éléments et principes actifs. Sa principale fonction  est donc de transporter la sève dans tout l’arbre.

On prélève de l’aubier sans causer de dommage à l’arbre car il se renouvèle, aubier que l’on coupe en très fines lamelles à partir desquelles on fait une décoction. C’est une boisson douce, un peu vanillée qui pourrait rappeler le rooïbos et qui se consomme chaude ou froide mais il y a certaines contre-indications .

 

Un peu d’histoire…

Les Indiens Kallawayas, guérisseurs traditionnels de l’Empire Inca, employaient l’écorce d’un arbre (l'aubier), le lapacho, en décoction, pour combattre toutes sortes d’infections et comme antidote aux piqures d’insectes et aux morsures de serpents.

Les guérisseurs traditionnels d’Amérique du Sud s’en servent aussi pour les problèmes de peau tels que l’acné, l’eczéma, l’herpès ou le psoriasis, les kystes, les excroissances graisseuses, également comme analgésique pour diminuer la douleur, pour des problèmes digestifs. Ils lui prêtent des propriétés anti infectieuses et anti tumorales.

péruviens © Pixabay

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Le lapacho ou Pau d’Arco fait partie de la pharmacopée traditionnelle de l’Amérique du Sud et ses utilisations multiples ont interpelé les chercheurs.

Un peu de botanique...

De son savant nom TABEBUIA IMPETIGINOSA ou AVELLANEDAE pour la variété qui nous intéresse ou plus simplement « arbre sacré ». Sa floraison est d’un beau rose vif mais il existe des variétés aux belles fleurs jaunes ou rouges. Cependant c’est la variété aux fleurs roses vifs d’Amérique du Sud  qui détient les actions phytothérapeutiques les plus significatives.

Arbre lapacho © Pixabay


A savoir : ses racines s’enfoncent profondément dans le sol d’où une concentration exceptionnelles en sels minéraux et oligo-éléments.

Ces composants …

Le lapacho contient donc de nombreux minéraux et oligo-éléments comme le potassium, le sodium, le calcium, le magnésium, le phosphore, le zinc, le molybdène, le cuivre, le fer, le cobalt, l’or, le bore, le strontium, le chrome, le silicium, le manganèse, le baryum, le nickel.

Mais ce qui monopolise le plus les recherches se sont les 18 quinones différentes actuellement identifiées qu’il contient. Pour rester simple, on peut retenir que ces composés sont très importants pour le bon équilibre de notre métabolisme et elles ont, en plus, un fort pouvoir bactéricide, antifongique et anti-inflammatoire. À savoir : la busserole, le noyer, la rhubarbe notamment  ont également les mêmes propriétés pharmacologies.

quinones ©https://www.infinie-sante.com/blog/%C3%A9corce-de-lapacho-n88


Il contient aussi des flavonoïdes qui sont des antioxydants.

Les recherches ….

Elles sont  principalement faites in vitro et sur des rats et des souris, plus rarement sur des patients.

Les recherches ne cherchent pas vraiment à étudier l’utilisation traditionnelle du lapacho. Cependant aux cours de leurs études certaines d’entre elles mettent en évidence des propriétés et des applications du lapacho reconnues par la médecine traditionnelle d’Amérique du Sud.

Les recherches portent surtout sur les propriétés anti-cancers afin d’élaborer des médicaments brevetables.

Que disent les recherches sur les propriétés anti-cancers du lapacho ?

  • La molécule étudiée, le lapachol, est un dérivé de la naphtoquinone relié à la vitamine K, une des 18 quinones principales identifiées. Le lapachol est connu pour être toxique et résistant à presque tous les types d’organismes nuisibles.
    Isolément le lapachol à haute dose se révèlera toxique entrainant nausée et trouble de la coagulation avec un effet anticoagulant important. C’est ce qu’a montré une étude de 1967 au centre de recherche sur le cancer à Baltimore aux USA, étude qui s’est arrêtée dès le constat de tous ces troubles. 
  • Pourtant en 1980 autre étude avec des doses encore plus importantes de lapachol pur et là, les chercheurs constatent la réduction de la taille des tumeurs et de la douleur, pour 9 patients atteints de cancers différents (foie, rein, sein, prostate, et col de l’utérus). Ils ont constaté la rémission complète de trois des patients et 3 autres n’ont pas continué à cause de nausées et vomissements.
  • Une autre étude de 2005 publiée dans les Rapports oncologiques (Oncology Reports) a montré le très grand potentiel du lapachol pour lutter contre les métastases.Les recherches se poursuivent aussi sur d’autres quinones comme le bêta-lapachone qui entraînerait la mort des cellules cancéreuses de différents cancers du foie, du colon et gastrique. Ces observations ont été aussi réalisées in vitro sur des lignées cancéreuses humaines de la leucémie, de la prostate, du sein, et de la vessie.  
  •  
  • Le bêta-lapachone a montré dans ce sens des capacités à empêcher la migration des cellules tumorales notamment du foie, réduisant la possibilité de métastase.
  • Le bêta-lactone se révèle aussi actif qu’un médicament utilisé en cas d’hyper-prolifération des cellules de la peau comme le psoriasis.

Ces quinones, dont la vitamine K et la quinine, jouent un rôle capital dans tout organisme vivant, plante ou animal, en fixant le calcium sur certaines protéines.

Le département de chimie de l’université de Dehli a mis en évidence l’activité anti tumorale de deux autres quinones uniquement présentes dans l’écorce du Lapacho, la técomaquinone I et II.

Les autres propriétés du lapacho :

  • Le lapacho est aussi utilisé pour ses effets antioxydants et antimicrobiens ainsi que pour ses grandes propriétés anti-inflammatoires
  • Des recherches montrent que la prise d’extraits de lapacho a contribué à :
  1. une baisse du taux des triglycérides, lipides complexes, qui en surnombre contribuent aux problèmes cardiovasculaires
  2. une baisse du cholestérol total dans le sang donc à une baisse du risque de plaque d’athérome
  3. une baisse de la glycémie à jeun et du taux sanguin d’hémoglobine glyquées, indicateur du diabète


Pour quelles indications :

  • En cas d’obésité,
  • Les maladies inflammatoires comme la polyarthrite, l’arthrose, mais aussi les maladies inflammatoires de l’intestin comme la colite.
    En usage externe, poser un cataplasme de décoction de lapacho sur la zone enflammée,
    et en interne, boire 1 à 2 tasses par jour
  • Il soutient l’immunité
  • De problèmes de peau comme eczéma, psoriasis, lupus, etc.
    Pour un usage externe, la décoction de lapacho est adaptée pour tous les problèmes de peau sous forme de cataplasme.
  • En cas de piqûres d’insectes, idem
  • De dépression
  • De maladies dégénératives comme la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, plusieurs pistes montreraient des effets protecteurs du système nerveux grâce au bêta-lapachone
  • Intoxication alimentaire, infection urinaire, panaris, etc, le lapacho soutient le système immunitaire grâce à ses propriétés antibactériennes puissantes, même contre le bacille de Koch, Helicobacter pylori  et le staphylocoque doré.
    En externe, là aussi on applique un cataplasme de décoction de lapacho sur la zone enflammée quand c’est possible, sinon par voie interne
  • Candidoses, les infections à champignon même tenaces grâce à ses propriétés antifongiques que ce soit les infections buccales, vaginales ou intestinales vérifiées.
    La décoction sera utile pour des bains de bouche.
    En cas de candidose vaginale, au Brésil ils font des tampons vaginaux imbibés de cette décoction refroidie que l’on change toutes les 24 heures.
  • Herpès, le lapacho a des propriétés antivirales
  • Pour lutter contre certains parasites, le lapacho est un anti-parasitaire
  • Mais aussi en cas de douleurs, de diabète, de fibromyalgie, les affections des voies respiratoires, de troubles digestifs comme les ulcères gastriques, de prostatite et bien d’autres problématiques de santé.

Comment en consommer ? Et quels dosages ?

Les dosages sont variables, il est vrai qu’ils n’ont pas fait l’objet de véritables études puisque celles-ci sont faites principalement sur animaux ou in vitro.
Les médecins de médecine traditionnelle d’Amérique du Sud  n’utilisent le lapacho que sous forme de décoction.

On consomme du lapacho à jeun normalement, sous forme de décoction, d’extraits standardisés et d’extraits liquides en cure de 3 semaines

1-    La décoction : C'’est l’aubier coupé en fines lamelles qui est utilisé.

aubier lamelles © Pixabay


Comment préparer une décoction : pour 500 ml d’eau, deux c à s de lapacho soit 15 à 20 gr qu’on laisse frémir doucement pendant une 20aine de minutes dans une casserole. Retirer du feu et laisser infuser une heure. Filtrer À consommer chaud ou froid, 2 à 3 tasses par jour.

D’autres herbalistes donnent le même dosage mais pour un litre d’eau, laisser frémir pendant 15 mn, retirer du feu et laisser infuser pendant 15 mn, pour 4 à 5 tasses/jours. .

2-    L’extrait liquide :
il semblerait que cela soit cette forme la plus efficace, notamment contre les cellules tumorales selon une étude menée in vitro.
Les recommandations s’accordent sur 1 à 2 millilitres 3 fois/jour.

3-    Les gélules :
qui contiennent un extrait standardisé concentré en naphtoquinones.  C’est aussi une bonne formule. Les recommandations s'accordent sur100 milligrammes 2 à 3 fois/jour.

précaution © Pixabay

Privilégiez des produits de qualité provenant de compagnies pratiquant un commerce équitable et éthique, car certaines n’hésitent pas à prendre de l’écorce ou du bois mort ce qui réduit l’action phytothérapeutique du lapacho, cela en fait une boisson plaisir, c’est tout. L’écorce est marron foncé et l’aubier est clair.
Il semblerait que le Portugal produise un lapacho de qualité.

Y-a-t-il des contre-indications ?

Il faut retenir que la plante consommée dans son totum ne présente pas de risque de toxicité selon les autorités de Santé du Brésil.

Il semblerait que le lapachol et le bêta-lapachol pris seuls peuvent présenter une toxicité si consommés sous fortes doses.

Cependant le principe de précaution prévaut même pour la plante en entier dans les cas suivants :

  • Pris en trop grande quantité, il peut occasionner des nausées et des vomissements pour certaines personnes sensibles.
  • Le lapacho est contre-indiqué en cas d'hémophilie.
  • Il en est de même pour les personnes soignées par des anticoagulants (antivitamine K, aspirine, héparine etc...). Ceci est liée au fait que le lapacho contient des coumarines.
  • Il serait également déconseillé en cas d’anémie et de troubles de la reproduction
  • Il est contre indiqué pour les femmes enceintes ou allaitantes car administré à des rates en gestation leurs fœtus sont décédés.
  • Comme on ne dispose pas de données, le principe de précaution s’applique aux enfants.

Avant d’en consommer et en cas de doute, surtout n’hésitez pas à en parler avec un spécialiste en herboristerie  ou votre médecin.

Une plante intéressante à connaitre que l’on pourrait avoir dans sa boite à tisanes
Belle et douce semaine à tous dans la paix du cœur.

Les informations données ne le sont qu'à titre pédagogique, et ne sauraient en aucun remplacer l'avis de votre praticien de santé, poser un diagnostique ni se substituer à un traitement. Demandez aussi l'avis d'un herbaliste ou d'un spécialiste en plantes si vous avez des questions ou des doutes.

Des sources et des références :
https://blog.nutrilifeshop.com/proprietes-therapeutiques-du-pau-darco/
https://ileauxepices.com/infusions-et-tisanes/196-lapacho.html
https://www.infinie-sante.com/blog/%C3%A9corce-de-lapacho-n88
 

 

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