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Dans l'épreuve des Libanais solidaires et combatifs 3/4

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
Contre courantDans l'épreuve des Libanais solidaires et combatifs 3/4

Depuis plus d'un an les libanais sont à l'oeuvre pour panser les plaies de ceux qui ont tout perdu dans l'explosion du 4 aôut 2020. Ils sont architectes, prêtres, religieux, professeurs ou tout simplement volontaires et agissent chaque jour aux côtés des femmes et des hommes de ce pays en crise pour reconstruire les logements, permettre aux enfants d'aller à l'école, faire en sorte que chacun mange à sa faim. Pauline de Torsiac est allée rencontrer ces acteurs de l'ombre qui ne ménagent pas leurs efforts pour accompagner les libanais dans l'épreuve et faire en sorte qu'ils gardent leur dignité.

Renovation du quartier de Karantina, un an après les explosions du port de Beyrouth/Pauline de Torsiac/RCFRenovation du quartier de Karantina, un an après les explosions du port de Beyrouth/Pauline de Torsiac/RCF

Beyrouth, la difficile reconstruction des quartiers touchés par l'explosion du 4 aout 2020

 

Rami est un jeune architecte libanais. Au sein de l'association "Offre joie", il travaille depuis un an à la réhabilitation de 52 immeubles et de plus de 300 familles dans un quartier durement touché par les explosions du port de Beyrouth, Karantina.. "Les gens étaient très surpris qu'il y ait des gens ici, les services de l'état ne savaient pas comment faire pour venir aider les gens [...] moi non plus je ne connaissais pas le quartier mais dès qu'il y a eu l'explosion on s'est dit qu'il fallait aider ces gens qui n'avaient plus de maisons, qui avaient tout perdu."

Deux jours après l'explosion, Rami et l'association Offre joie se sont mobilisés. En premier lieu pour sécuriser la zone et évacuer les gens. Ensuite, il a fallu déblayer et nettoyer avant de commencer à reconstruire les bâtiments. Depuis un an, plus de 6000 bénévoles du monde entier se sont relayés auprès de l'association  pour se retrousser les manches et reconstruire le quartier de Karantina.

 

Travaux de rénovation dans le quartier de Karantina, Beyrouth / Pauline de Torsiac /RCF

 

Le retour difficile des habitants de Karantina 

 

Roger et sa famille vivent dans le quartier de Karentina. Leur immeuble a été soufflé par l'explosion. Aujourd'hui tout est refait à neuf mais ce n'est plus pareil pour cette famille qui vit dans le quartier depuis plusieurs générations. Le jour de l'explosion, Roger, sa femme et sa fille était dans leur village. Ils ont vu à la télé leur immeuble s'effondrer. "On a perdu des proches, nos voisins sont morts. C'était des amis. [...] Ce n'est que plus tard qu'on a pu constater l'ampleur des dégâts... tout était détruit. Ca fait seulement deux mois que nous sommes revenus dans notre appartement" raconte Roger.

Depuis leur retour, Roger a un sentiment "bizarre". Même s'il est heureux de retrouver sa maison rénovée, rien ne sera jamais pareil. "On préférait la vie d'avant" lance-t-il.

 

Le père Hani Tawk en cuisine / Pauline de Torsiac/ RCF

L'espoir comme mot d'ordre

 

L'élan solidaire des habitants entre eux permet d'apaiser les blessures du traumatisme des explosions. Le lendemain de l'explosion le père Hani Tawk, prêtre maronite catholique, a commencé à préparer des repas chauds pour les habitants de la Karantina ainsi qu'aux volontaires venus donner un coup de main. "La cuisine de Marie" a été créée il y a un an. "Actuellement, on distribue entre 800 et 850 plats chaque jour. Pour les gens qui ont été gravement touchés par l'explosion, pour les immigrés et pour n'importe qui, qui frappe à notre porte" explique le père. Avec 13 bénévoles qui cuisinent chaque jour, la cantine est ouverte à tous "des chrétiens, des musulmans, des syriens, des palestiniens, des immigrés" rappelle le père Hani pour qui la base "c'est la présence, notre présence, d'être à côté de notre peuple".

La chaleur de la cantine apporte un peu d'espérance dans les décombres du quartier. Pour Nadine, professeure de science dans l'école du coin "pour moi le mot le plus important c'est l'espoir, parce que s'il n'y a pas d'espoir on ne pourra rien faire, on va rester là où on est" lance-t-elle pleine de persévérance. 

Les bénévoles donnent un coup de main à l'entrée de la Cuisine de Marie qui sert gratuitement 750 plats par jour / Pauline de Torsiac/RCF

 

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