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Dans les hauteurs avec Edouard Bureau
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Dans les hauteurs avec Edouard Bureau

Un article rédigé par Eloi de Villeneuve - 1RCF Belgique,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Tu m'en liras tant Dans les hauteurs avec Edouard Bureau

Dans son deuxième roman La Grande Vallée (Cherche-Midi), Edouard Bureau livre un manifeste amoureux de l'altitude en forme de western poétique, accroché dans les hauteurs des Alpes frioulanes et sous le regard d'étoiles que le progrès technologique voile peu à peu. Rencontre avec cet amoureux du beau pour discuter de nature et de la vocation d'écrivain.

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La Grande Vallée, c’est un morceau de montagne frioulan aux confins de la Slovénie où l’on parle résian, un dialecte aujourd’hui presque disparu. C’est aussi un monde agraire et pastoral, où les hommes répètent une geste décantée depuis des temps immémoriaux, qui est tirée de son assoupissement par un homme, le Grand Batave, et son acolyte le Flandrin, qui transforme le quotidien de ses habitants par ses découvertes et améliorations techniques. Face à lui, deux jeunes bergers feront le vœu de conserver la relation privilégiée des habitants avec la nature. Extrait :

La voilà, la Grande Vallée : toute dans cette quête de l’harmonie, aimer l’hiver aussi fort que l’été, aimer les étoiles autant que le soleil ! De hautes montagnes bouleversantes, où le temps prend son temps. Nulle part ici-bas, l’homme n’a contraint les heures, ni les jours, ni les saisons. Il a su attendre, il a su vivre avec le temps comme on accepte la vieillesse ou la sécheresse d’un ru : et qu’il en soit ainsi. Non, non, l’homme de la Grande Vallée ne court pas, ou si peu. Il n’a jamais couru que pour retrouver plus vite son ami ou son amour. Il a créé et il a fait tout ce dont il avait besoin : tisser la laine, disperser ses semailles, même abattre sa brebis. Et tout ça, il l’a fait placidement, persuadé que son cœur se trouvait à la croisée de ses désirs et de ceux de la nature. L’homme a des besoins à assouvir, non point à se créer. Le reste de son temps, il le consacre au bonheur, à sa descendance, à ses aînés. C’est comme ça que sont nées nos poésies. Il y a de quoi rêver...

Cette fable pastorale est l’occasion pour Edouard Bureau, jeune auteur de talent, de déployer son style et son goût des mots et des phrases exquises, qu’il emploie avec générosité dans ce roman qui emprunte du roman initiatique et de l’épopée. 
Nous revenons au cours de cet entretien sur le parcours de ce jeune auteur, ses inspirations et ses aspirations littéraires au cours d’une conversation enlevée et érudite.

Les références mentionnées au cours de l’entretien :

  • Les racines historiques de notre crise écologique, Lynn White Jr., https://www.cmu.ca/faculty/gmatties/lynnwhiterootsofcrisis.pdf
  • Septentrion, Louis Calaferte, Folio Gallimard
  • Du Spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier, Vassili Kandinsky, Folio essais
  • Le voyant d’Etampes, Abel Quentin, L’observatoire
  • Pleine Terre, Corinne Royer, Actes Sud
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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Tu m'en liras tant

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