Ce jeudi 12 décembre, les Algériens sont appelés à "choisir" un nouveau président de la République. La date et l'organisation de ce scrutin ont été imposés par l'armée contre la volonté d'une large partie de la population, qui manifeste en masse depuis février 2019 pour obtenir une démocratisation du système politique.
Dans un premier temps, ce mouvement a obtenu que l’inamovible Abdelaziz Bouteflika renonce à solliciter un nouveau mandat puis démissionne. Un président par intérim a été nommé, de sombres règlements de compte ont eu lieu au sein du groupe dirigeant. Et la date du scrutin présidentiel, d'abord reportée sine die, puis annoncée à plusieurs reprises, a fini par être fixée au 12 décembre.
L'Algérie compte 43 millions d'habitants : 45% d'entre eux ont moins de 25 ans. Beaucoup de ces jeunes songent à émigrer dans l'espoir de trouver de meilleures conditions de vie ailleurs. Mais que savons-nous justement, de leurs conditions de vie ? De leurs attentes ? Des espoirs de ceux qui protestent en masse contre un régime vieilli et délégitimé ?
Alors que les candidats à la présidence sont tous des caciques d’un régime qui tente de se perpétuer par un simulacre de renouvellement, la jeunesse continue de manifester en masse, pacifiquement, contre ces faux-semblants. Elle demande l’annulation du scrutin et la mise en place d’un véritable processus de démocratisation. Cette expression démocratique a-t-elle des chances d’aboutir ? Si toute prévision est sans doute impossible, on peut mobiliser des éléments de compréhension.
La guerre que la France a mené de 1954 à 1962 contre l'indépendance de l'Algérie obscurcit aujourd'hui encore notre compréhension d'un pays pourtant proche. Cette "mémoire dangereuse" (pour reprendre le titre de l'ouvrage de Benjamin Stora et Alexis Jenni) trouble la perception d'un passé colonial parfois violent et continue de susciter en France face aux Algériens d'inquiétantes crispations identitaires.
Le premier mardi de chaque mois (sauf décalage dû aux vacances) se tient au Centre Sèvres une rencontre avec deux ou trois invités, experts dans leurs domaines, destinée à nourrir la réflexion sur des sujets suggérés par l’actualité. Les interventions de ces personnalités reconnues sont suivies d’un temps d’échanges et de débats avec le public.
Les thèmes retenus concernent aussi bien la vie en société que les questions politiques, nationales ou internationales. Il ne s’agit pas d’une conférence académique, mais d’une invitation à discerner, comprendre et analyser, seul ou avec d’autres, les enjeux du thème retenu.
RCF est partenaire du cycle de conférences "Mardi d'éthique publique" du Centre Sèvres à Paris. Chaque mois, une conférence pour mieux comprendre notre société et les grands enjeux qui secouent la planète. La vie politique française, le transhumanisme, le pouvoir des médias, l'évolution de la Chine... Autant de sujets contemporains traités de façon accessible en 55 minutes.
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