Nos peurs sont si puissantes, parfois elles semblent nous écraser : comment peut-on dire que l'amour peut être plus fort que la peur ? Psychiatre, psychanalyste, Catherine Bensaid connaît la souffrance psychique et pourtant elle nous donne confiance dans la vie, avec cet essai "L'amour plus fort que ta peur - Les chemins de guérison" (éd. Philippe Rey, 2019). Selon elle, il y a "ce que l'on fait dans la vie par amour" qui est d'un "autre élan" que "ce qui est conduit par la peur". Est-ce donc à chacun de faire un choix, entre la peur ou l'amour ?
"Quand on est conduit par l'intuition - l'intuition, c'est la confiance en soi - plutôt que par le doute - le doute, c'est la peur de se tromper ou de ne pas être aimé - c'est complètement différent !" Il y aurait donc d'un côté l'intuition, qui est l'écoute de nous-même, inspirée par le meilleur de la situation, et de l'autre, le doute. "Dans le doute on est toujours tourné vers soi, c'est l'ego qui parle : suis-je bien ? Vais-je être accepté(e) ?" Et passer de l'un à l'autre c'est "tout un parcours", explique Catherine Bensaid. Parcours qui exige une "acceptation", une confiance dans la vie et en soi.
Le manque est très présent chez chacun d'entre nous. Catherine Bensaid en parle beaucoup dans son livre. Certes, on peut vouloir progresser, évoluer, dans une dynamique positive. Mais on peut se faire souffrir à force de désirer l'inaccessible. Vouloir que l'autre change, vouloir toujours plus... "C'est important de vivre au jour le jour avec ce que l'on a à vivre", recommande la psychanalyste. De sortir d'une éternelle insatisfaction.
Pour la psychanalyste, il est essentiel de pouvoir prendre de la hauteur par rapport à ce que l'on vit, en particulier les épreuves. "Les moments les plus difficiles sont des passages, selon elle, et ils ont très souvent un sens : donc comment aller au-delà ? Qu'est-ce qu'on doit faire de ce qu'on a à vivre ?"
Si l'approche de Catherine Bensaid est médicale, elle semble comporter une dimension spirituelle. "J'ai l'impression d'avoir cette foi en l'autre depuis très longtemps, sans doute m'a-t-elle été transmise par mes parents", explique-t-elle. Élevée dans la tradition juive, la psychanalyste a "découvert [son] judaïsme très tardivement".
"On a en nous un savoir, une intuition, du meilleur de nous-mêmes." Cette redécouverte lui a permis de comprendre combien est essentielle la notion de devenir : se dire que rien n'est arrêté, que l'on est tout le temps en devenir. "Il y a un mot qui est très important c'est la perfectibilité."
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