Renouveler la démocratie

C'est le début d'une semaine dédiée à la démocratie sur RCF. Aprés la crise des gilets jaunes, la prise du Capitole aux États-Unis et face à un avancement des populismes en Europe, Melchior Gormand et Anne Kerléo s'interrogent, avec leurs invités, sur le renouvellement de la démocratie. Possible ou utopique ?

Ils en discutent avec Loïc Blondiaux, politologue, professeur à la Sorbonne, spécialiste de la démocratie participative et de la participation citoyenne, Bertrand Pancher, député de la 1ère circonscription de la Meuse, co-président du groupe Libertés et territoires à l'Assemblée et Armel Le Coz, co-fondateur et le coordinateur de l'association Démocratie ouverte. 

Jouer collectif pour faire grandir la démocratie

Pour Armel Le Coz, l'un des dilemmes actuels est de se recentrer sur le collectif afin de donner un nouveau souffle à la démocratie.  Pour lui "le lien entre individuel et collectif est assez essentiel dans ce qu'on appelle démocratie et souvent on parle de démocratie comme si c'était un peu binaire : on n'est ou on n'est pas en démocratie, alors que la démocratie il faut surement l'imaginer comme un idéal à atteindre."
Pour grandir au  niveau collectif, il est nécessaire de "redonner du sens à nos vies" pour Bertrand Plancher et pour cela nous avons besoin de nous appuyer sur des valeurs communes et de nous impliquer tous.
Pour légitimer les actions faites par les citoyens, pour toucher du doigt l'idéal démocratique il est important pour Loïc Blondiaux "de se considérer comme des égaux". Or, avec les inégalités persistantes et une certaine régression des libertés nous devons être vigilant à ne pas sortir du cadre démocratique selon le politologue.
 

Un épuisement généralisé

Crise du Covid-19, crise des partis politiques, crise sociale, sont tant de marqueurs clairs d'un épuisement généralisé. Une perte de confiance dans la politique se fait sentir dans le contexte actuel, ce qui engendre indubitablement une perte de confiance en la démocratie. Pour Loïc Blondiaux, "quand le cynisme arrive au pouvoir plus rien n'est possible, il va falloir compter sur une mobilisation, une insurrection pacifique des citoyens pour sauver la démocratie contre une partie des gouvernants." 
Bertrand Plancher affirme que les représentants politiques sont à l'image de l'opinion publique. Pour que les citoyens s'engagent dans la vie politique française, il faut reconcilier les élus et l'opinion publique. Selon lui "il faut un profond rééquilibrage d'abord entre le gouvernement et le parlement, une décentralisation massive des moyens et des politiques en direction des territoires et on a besoin de prendre le pouls de l'ensemble de nos concitoyens."