Diptyque consacré à l’une des pages les plus sanglantes de l’histoire maritime, ce thriller psychologique revient sur un récit effroyable où se sont mêlés mutinerie, naufrage, massacre et survie.
En se focalisant sur ce microcosme sordide, Xavier Dorison signe autant un récit d’aventure magistral qu’il dépeint toute la noirceur de l’âme humaine, magnifiquement illustré par un Thimothée Montaigne au sommet de son art.
1629, ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta de Dorison et Montaigne chez Glénat
Inspiré d’une histoire vraie…
Seuls les désespérés prennent le risque de s’embarquer sur le Jakarta. À son bord, un équipage issu des bas-fonds d’Amsterdam et assez d’or et de diamants pour exciter les plus folles convoitises. Un baril de poudre sur un enfer flottant. Invitée improbable dans cette traversée vers le cauchemar, Lucrétia Hans devient la seule à pouvoir empêcher Jéronimus Cornélius, apothicaire hérétique et ruiné, d’allumer la mèche… Bon voyage.
Cette première partie s’arrête au moment du naufrage du navire, nous laissant imaginer le pire pour les survivants dans la suite de ce récit. Nous découvrons tout au long de ses pages, les personnages qui vont hanter cette histoire qui s’ouvre sur un charnier, celui des futurs survivants du naufrage, avant de revenir juste avant l’embarquement à bord du Jakarta. Nous découvrons le subrécargue Pelsaert, le chef de l’expédition aux ordres de la VOC, puis le capitaine Jakob. Vient ensuite le terrifiant apothicaire, Jeronimus Cornelius, qui cherchera à prendre possession du navire et de ses richesses. Puis nous allons découvrir, le beau gabier Hayes, et enfin et surtout Lucretia Hans, en plein deuil : elle vient tout juste de perdre son enfant. Sans oublier le navire, véritable personnage lui-aussi, que Thimothée Montaigne, nous présente une première fois dans une double page majestueuse et l’on peut alors vous parler du travail du dessinateur du Cinquième Evangile et surtout du préquel du 3ème Testament, Julius, dont il avait illustré brillamment, durant 4 albums, cette série faisant le lien avec la série culte d’Alex Alice et Xavier Dorison que l’on retrouve donc au scénario de ce diptyque, véritable plongée dans l’horreur de ce que les hommes sont capables. Le dessinateur est tout à fait à l’aise dans la représentation de l’univers maritime et nous embarque littéralement à bord du Jakarta et de ses habitants. Sur la partition graphique, il n’y a vraiment pas grand chose à redire et l’on peut ajouter que les couleurs de Clara Tessier servent tout à fait le dessin de Thimothée Montaigne, en proposant des ambiances réussies. L'Apothicaire du diable titre de ce premier tome brosse donc le portrait de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus sombre à travers notamment son personnage de Jeronimus. Cette première partie maritime nous fait vivre le quotidien difficile des hommes et femmes embarqués dans ce voyage et nous montrera comment des décisions arbitraires pour satisfaire la soif d’argent du subrécargue et de sa compagnie, alimenteront le ressentiment de l’équipage dont tirera profit l’apothicaire pour mener à la mutinerie et au naufrage du navire… avant d’amener au massacre les survivants mais ceci sera pour la suite !
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