Jacques de Chauvelin de La sauvegarde de l'art français, nous emmène en Bretagne pour nous raconter l’histoire étonnante d’une chapelle qui a retrouvé son toit.
Direction Lanvénégen dans le Morbihan pour découvrir la chapelle de la Trinité. Nous sommes ici au nord de Lorient, à la limite du Finistère, et notre chapelle se trouve un peu à l’écart du village en bordure d’une rivière, le Naïc. De la route, vous ne verrez apparaître que son clocheton car l’édifice est partiellement enterré, à flanc de coteau. Pour son histoire, cette chapelle fut bâtie sur le lieu d’une source au XVIIe siècle comme en témoigne une inscription qui subsiste toujours au portail « du règne de Jean Drouallen fabric fut faic … les portes de ceans l’an 1665 ». Elle a un plan très simple à nef unique, mais tout le charme de ces petites chapelles bretonnes en granit.
En 1948 un incendie volontaire détruit la charpente et la toiture de la chapelle, ironie de l’histoire, quelques mois seulement après son inscription au titre des monuments historiques. Pendant plusieurs décennies, elle est restée éventrée, à la merci des intempéries, ce qui a continué d’affaiblir la structure et d’affaiblir les murs qui avaient pourtant résisté au feu. Elle gagne alors le surnom de « chapelle sans toit ». Malgré ces événements tragiques, un comité de défense de la chapelle est constitué par des habitants du village et s’engage alors dans un long processus pour permettre de restaurer et valoriser le site. Cela va durer des décennies, alors même que la chapelle continue d’accueillir chaque année un pardon, que des messes et même un mariage y sont célébrées, sans toit.
En 2012, la courageuse association réussit à lancer le projet en commandant une étude préalable, pour, fait assez inédit dans le monde du patrimoine, une restitution de la charpente et de la couverture en ardoise. Il faudra encore dix années pour trouver les fonds auprès des collectivités et des mécènes, dont la Sauvegarde de l’Art Français. Les travaux de restauration de la Chapelle « sans toit » ont finalement abouti le mois dernier et donc permis de sauver ce petit joyau du patrimoine breton et de sauvegarder un morceau d’histoire locale. L'engagement fort de l'association a été essentiel dans la réussite de ce projet de restauration et nous pouvons les féliciter pour leur ténacité.
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