Avec des si

The Kong Crew de Herenguel chez Ankama 

Imaginez un instant que les forces armées américaines n’aient rien pu faire contre le célèbre gorille géant, en 1933. C’est le parti pris décalé et plein d’humour d’Éric Hérenguel (scénariste sur la série WAKFU saison 2 et auteur de Lune d’argent sur Providence, Krän et Ulysse 1781). Le récit de la nouvelle destinée du dieu de Skull Island se poursuit, avec ce deuxième tome de The Kong Crew.

Avec Kong Crew, on ressent le plaisir qu’Eric Herenguel a pris sur la moindre case, qui débordent chacune de précision. Avions et autres bolides sont dessinés sous tous les angles, les scènes de Manhattan rendue à un état de nature sont elles aussi toutes hollywoodiennes. Graphiquement, on ne peut reprocher grand chose à l’auteur. Et sur le plan de l'histoire : c'est pulp et fantastiquement jubilatoire !

Frank Lee, l'après Alcatraz de Hasteda et Chesnot chez Ankama 

Découvrez ce one-shot dystopique s'inspirant de l'évasion de Frank Morris, aka Frank Lee, évadé d’Alcatraz le 11 juin 1962 et porté disparu depuis. Une biographie romancée et imaginaire d’un évadé peu ordinaire. 

Cette seconde vie pour Frank Lee nous y avons cru et lu avec plaisir les 120 pages de cet ouvrage. 
Coté dessin, Ludovic Chesnot nous offre de très belles pages, notamment par son travail des plus réussis sur la couleur ! Il excelle dans les jeux de lumières. On pourrait rapprocher quelque peu son travail à celui de Mathieu Bablet que nous avions évoqué pour la sortie de son album Carbone et Silicium. En amateur du film L’évadé d’Alcatraz, nous étions intrigués à l’annonce de la sortie de cette BD. Et loin d’avoir une nouvelle histoire remplie de braquages ou autres aventures de gangsters, ce retour à une vie simple - sans être ennuyeuse - nous a agréablement surpris et convaincus : il faut dire que les auteurs ont du talent pour nous raconter le quotidien d'une vie simple tout en gardant le tout passionnant car n’oublions pas que leur héros reste tout de même traqué et que même une vie simple peut être remplie de péripéties romanesques. 

Kosmos de Perna et Bedouel chez Delcourt 

Le 20 juillet 1969, le monde entier, figé devant sa télévision, est sidéré par l'exploit : les Américains ont aluni ! Et avant les Soviétiques ! Malgré une frayeur technique, tout s'est bien passé. Pourtant, au moment de repartir, Armstrong se retourne une dernière fois pour observer le paysage et reste figé : dans la visière de son casque, se reflète un drapeau soviétique et un LEM russe...

Un dessin réaliste en Noir et Blanc, très tranché à la manière d'un Chabouté, avec une profondeur des noirs très forte, permet au dessinateur de proposer des scènes elles aussi très fortes avec des jeux de lumières quant à eux très réussis. 
Par ailleurs, les auteurs ont repris les designs des vaisseaux et combinaisons pour une immersion totale. La première séquence américaine où l’on suit l’arrivée d'Apollo sur le sol lunaire est une vraie séquence cinématographique. Les premières planches de l'album sont ainsi muettes et spectaculaires dans la lente progression des mouvements de l’équipage et le découpage donne l’impression de vivre l’évènement seconde par seconde. Comme au cinéma.

Programmation musicale :
Space Oddity, David Bowie

Et des extraits des films Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts, Escape from Alcatraz de Don Siegel et L'appel du large, Partie 2 sur la mission Apollo 12