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Blanche de Richemont, une philosophe enquête sur l'amour inconditionnel

RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
VisagesBlanche de Richemont, du désert à l'amour inconditionnel

C'est une enquête particulière que publie Blanche de Richemont. La philosophe a voulu comprendre ce qu'est l'amour inconditionnel dans les différentes religions du monde. Pour cette aventurière passionnée par le désert, cette enquête est aussi le fruit d'une quête spirituelle. L'auteure du livre "Amours inconditionnelles" (éd. L'Observatoire) répond à Thierry Lyonnet.

Blanche de Richemont ©DRBlanche de Richemont ©DR

Qu’est-ce que l’amour inconditionnel ?

 

"L’amour inconditionnel, c’est aimer sans attendre en retour. C’est un amour pur, gratuit. C’est un amour qui se donne, c’est un amour qui éclaire le monde comme un phare… il est là au cœur de nos vies, c’est ça que j’ai voulu montrer à travers ce livre !" Pour comprendre ce qu’est l’amour inconditionnel, Banche de Richemont a rencontré un évêque, des moniales, mais aussi des bouddhistes, une psychanalyste, un sauveteur en mer, une spécialiste de l’islam… "J’ai mené une enquête pour récolter ses éclats", écrit-elle.

 

Aventurière et femme de terrain, Blanche de Richemont dit écrire un livre comme on part en voyage. Pour "Amours inconditionnelles", elle est partie à la rencontre des gens pour se laisser transformer par eux, "comme le ferait un voyage, un paysage, un grand amour…" "Ce qui me fascine c’est d’aller cueillir ces lumières du monde dans le regard ou dans la vie des gens, dans leur peau, dans leur histoire, leur sueur, dans leur sang, dans leurs larmes, dans leurs chants."

 

Blanche de Richemont, née avec une quête d’absolu

 

Petite, elle allumait des bougies en pleine nuit pour faire des prières. À 6 ans, Blanche de Richemont a annoncé à ses parents qu’elle consacrerait sa vie aux rêves et qu’elle deviendrait comédienne. À 11 ans elle a ouvert un compte en banque pour un jour partir en Égypte - le pays du désert, des bords du Nil, du "soleil qui prend toute la place…"

 

Quand elle avait 21 ans, un drame l’a poussée à se mettre en route. Son petit frère s’est suicidé alors qu’il était adolescent. "Arthur avait laissé un mot qui disait : ‘la vie est belle mais…’" Sur le coup elle a arraché le mais. Plus tard, ses voyages lui ont appris qu’il fallait aussi déchirer le belle. "Car en fait la vie elle est tout et son contraire et à force de la vouloir absolument belle on ne comprend pas pourquoi elle est si difficile… Mais c’est la vie ! On nous impose qu’elle soit belle mais non, elle est ce qu’elle est, avec ce surgissement de possibles incroyables !"

 

Le désert est comme son "monastère"

"Après une souffrance pareille, il n’y a plus rien qui tient. Tout est complètement renversé." Blanche de Richemont a fini par le comprendre : ce qui reste quand on a tout perdu, c’est "l’âme". Pour la philosophe, "la souffrance est faite pour ça : elle est faite pour recueillir juste le goût, le suc, la saveur, le sucre de l’âme. Et le suivre. Prendre conscience de son âme et la suivre coûte que coûte !" Son DEA de philosophie en poche, elle part enfin pour le désert du Sinaï en Égypte. Là, elle est "née une deuxième fois". "J’ai eu la sensation de naître à mon âme. Naître à son âme, ça veut dire que tout à coup on sait ce pourquoi on est fait." 

 

Le désert est devenu un peu comme son "monastère". Après le Sinaï, Blanche de Richemont a marché dans les déserts d’Algérie, de Libye, de Tunisie, du Mali. Elle y a appris à "suivre une étoile". "C’est plus facile de marcher la nuit quand on suit une étoile." De même qu'il est plus facile de vivre "quand la vie a un sens, un idéal, une transcendance, quelque chose qui nous porte et nous dépasse". Blanche de Richemont se dit "chrétienne et catholique". On est animée par une bienveillance et un désir de comprendre les religions. Passionnée, aussi, par le point commun entre toutes les religions, ce "point ultime" qui est "le silence, la lumière, Dieu, l’amour, surtout l’amour".

 

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