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Catherine Bréchignac, de dyslexique à directrice du CNRS

Un article rédigé par Amélie Gazeau - RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
VisagesCatherine Brechignac, physicienne, ancienne présidente du CNRS

Enfant, Catherine Bréchignac était dyslexique et littéraire. Depuis elle est devenue directrice du CNRS, secrétaire perpétuelle de l'Académie des Sciences et spécialiste des nanoparticules.

Catherine Bréchignac ©CNRSCatherine Bréchignac ©CNRS

On se sent tout petit devant le parcours de Catherine Bréchignac. Ça tombe bien car le monde de l'invisible, elle connaît. Spécialiste de la physique atomique, elle étudie les nanoparticules 'avant que le mot soit inventé' pour ensuite devenir secrétaire perpétuelle de l'Académie des Sciences.

 

Elle dirigera également le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS), ce qui représente plus de 11 000 chercheurs. Elle a été la première femme à occuper ce poste. Catherine Bréchignac écrit également, son dernier livre 'La sardine et le diamant' est publié aux éditions Le cherche midi.


 

De dyslexique à patronne du CNRS

 

Petite, Catherine Bréchignac a des difficultés en classe. Elle, qui a l'impression de ne pas 'être dans le moule', n'aime pas beaucoup l'école et est d'ailleurs vue comme une mauvaise élève.
En réalité, la jeune écolière souffre de dyslexie. 'Je me sentais bien différente des autres' raconte-t-elle.

 

Que ce soit l'apprentissage des langues, ou l'orthographe des mots, Catherine a de grandes difficultés, à tel point que son professeur d'histoire-géographie appellera ses parents pour leur dire qu'elle 'n'irait surement pas plus loin que le brevet.'
C'est la lecture qui l'a sauvé et lui a permis de corriger sa dyslexie.

 


Discours de Catherine Bréchignac, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences

 

La science, une histoire de famille

 

Avec un père physicien, élève de la fille de Marie et Pierre Curie et une mère qui était l'un des premiers professeurs d'université de médecine, Catherine Bréchignac était prédestinée à intégrer l'univers scientifique.

 

Pourtant c'est d'abord la littérature qui passionna la jeune femme. La voie scientifique, elle la choisira plutôt par 'paresse'. Pour elle 'c'est beaucoup plus facile vous avez que de la déduction, en lettres vous devez apprendre un nombre de choses absolument extraordinaire.'

 

Je me suis intéressée aux nanoparticules avant que le mot soit inventé, ce qui m'intéressait vraiment, c'est de comprendre le passage de l'atome libre à l'atome à l'état de solide

 

Comment être un bon chercheur ?

 

 

La réponse est sans équivoque pour l'ancienne directrice du CNRS, pour être un chercheur compétent il faut : ' de la résilience et de la ténacité.'
Il faut être tenace pour aller au-delà des limites de la recherche mais aussi parce 'dès que vous faites quelque chose de différent par rapport à votre milieu, vous avez tout de suite des attaques'.

 

C'est ce qu'elle a vécu lorsqu'elle s'est attaquée aux nanoparticules, ce qui n'a pas été accepté facilement par la communauté des scientifiques qui ne croyait pas en ses avancées.

 

Remettre l'humain au centre 

 

 

Face aux 'collapsologues' qui se battent contre une présence de l'Homme destructrice pour notre planète Catherine Bréchignac répond l'inverse. Selon elle, justement, la clé est de remettre l'Homme à sa place, c'est à dire au centre. Il est évident que l'Homme doit faire des efforts pour ne pas polluer davantage.
Cependant Catherine Bréchignac précise que même si 'l'Homme est responsable de cette destruction, s'il n'y avait pas d'Hommes, elle servirait à quoi cette planète ?'.

 

Pour cette scientifique de renom, passionnée par le monde qui nous entoure et son fonctionnement la recherche doit toujours partir de l'Homme et se faire pour l'Homme. 'Si l'Homme n'est pas là, qu'est ce qui va penser à sa place ? Personne.' conclut-elle.

 

S'il n'y a pas d'Hommes ça n'a aucun intérêt. Qui est-ce qui va regarder la Terre s'il n'y a pas d'Hommes ?

 

 

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