Pour la première fois, une exposition à Lyon (En forêt, au musée des Confluences jusqu'au 27 avril 2025) est entièrement consacrée au travail du photographe et cinéaste animalier le plus connu de France. Une sélection de photos et de vidéos de Vincent Munier dans les forêts françaises, à l'affut de la chouette, du lynx ou encore du pic-noir.
Connu pour ses expéditions en Arctique ou encore sur les hauts plateaux tibétains, à l'affut de la panthère des neiges aux côtés de Sylvain Tesson, le photographe Vincent Munier nous emmène cette fois-ci en forêt. Et pas dans n'importe laquelle : en grande partie dans la forêt vosgienne de son enfance.
Un parcours en immersion visuelle et sonore à travers une vingtaine de photos et de vidéos pour apprendre à être en forêt « sur la pointe des pieds », dans l'attente de rencontrer furtivement un animal sauvage.
Un entretien réalisé au musée des Confluences, mercredi 14 février 2024.
Charlotte Mongibeaux : Vous avez réalisé de nombreux voyages, souvent à l’autre bout du monde ; pourquoi cette volonté de nous ramener à ce qui est presque familier, les forêts françaises ?
Vincent Munier : Eh bien déjà, c'était une demande du musée des Confluences qui souhaitait avoir une exposition très immersive, comme si le visiteur était avec moi dans la forêt, ce qui m’a plu. Il y avait aussi la volonté de montrer la forêt avec un autre prisme que celui de la surconsommation. De montrer que tout n’est pas toujours spectaculaire et que pour voir des choses spectaculaires, il faut prendre le temps, ralentir, enlever nos œillères et observer les autres habitants [les animaux]. C’est se rendre compte que dans nos milieux naturels tout près de chez nous, on peut essayer d’avoir des émotions fortes et pourquoi pas de développer une certaine passion pour ces espaces et donc d’avoir envie de les protéger. Ce qui me chagrine, c’est de voir qu’il y a des espèces qui disparaissent et que presque tout le monde s’en moque. On est dans une bulle de confort et on avance en occultant toute la beauté du vivant qui nous entoure.
CM : Justement, cela fait plus de 30 ans que vous arpentez les forêts, comment les voyez-vous changer ?
VM : Nos forêts changent terriblement. Les Vosges étaient connues pour être extrêmement humides et avoir de nombreux cours d’eau. Et ça fait quelques années que les sources se tarissent et que nos arbres se meurent. On a une structure de nos forêts qui, à cause des sécheresses successives, change complètement et on voit qu’il y a une grosse modification. L’Homme à un grand impact sur ces espaces et il faut qu’on en ait conscience. Mais aujourd’hui, tout le monde est dans le rail de la consommation. Je pense qu’on peut ralentir, revenir à des bonheurs beaucoup plus simples et qui nous font tout autant de bien.
L’exposition « En forêt », à voir au musée des Confluences de Lyon jusqu’au 27 avril 2025.
Exposition disponible en audiodescription.
12 € pour les adultes et gratuit pour les enfants de moins de 18 ans et les étudiants de moins de 26 ans.
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