Provence-Alpes-Côte d'Azur
L’Espagne, terre d’émigration et de récits familiaux oubliés, recèle des trésors d’histoires personnelles. À travers l’association Gen-Ibérica, plongez dans une généalogie qui dépasse les frontières, riche en découvertes et en émotions.
Découvrir ses racines espagnoles, c’est souvent lever le voile sur des migrations dictées par la quête d’une vie meilleure. À la fin du XIXe siècle, des milliers de familles espagnoles ont franchi les Pyrénées, fuyant la misère rurale. Bordeaux, Montpellier, Alger : autant de villes où ces migrants ont laissé leur empreinte.
C’est dans ce contexte qu’Éric Jariod, membre actif de l’association Gen-Ibérica, a découvert que son grand-père paternel, originaire de Caspe en Aragon, portait initialement le nom de sa mère, Dupuis, avant d’être légitimé à l’adolescence par le mariage de ses parents et de devenir Jariod. Une révélation surprenante pour sa famille, d’autant plus que son grand-père, orphelin très jeune, n’avait jamais mentionné ces origines.
Les recherches d’Éric Jariod l’ont également conduit à une découverte inattendue : une autre famille Jariod, arrivée à Bordeaux dès 1878, habitait dans la même rue que ses propres ancêtres. Les liens entre ces deux branches restent à établir, mais cette coïncidence illustre combien les migrations reposaient sur des réseaux familiaux ou communautaires, parfois oubliés.
Faire des recherches en Espagne, c’est aussi s’adapter à un cadre administratif très différent de celui de la France. L’année clé est 1871, date de création du Registro Civil, équivalent espagnol de l’état civil. Avant cette date, seules les archives paroissiales permettent de retracer les naissances, mariages et décès.
Contrairement aux mairies françaises, le Registro Civil dépend du ministère de la Justice, ce qui complique l’accès aux actes. Les chercheurs doivent formuler leurs demandes en ligne avec des informations très précises. Si la numérisation accélère parfois les réponses, il n’est pas rare de se heurter à des refus ou à des délais aléatoires. Les tribunaux espagnols sont également débordés par les demandes liées à la loi sur la mémoire démocratique, qui permet aux descendants d’exilés politiques de réclamer la nationalité espagnole.
Autre spécificité : l’usage du double nom en Espagne, où chaque individu porte les noms de famille de son père et de sa mère. Ce système peut sembler déroutant pour des chercheurs habitués à la structure française, mais il constitue une richesse unique pour reconstituer les généalogies.
Depuis sa fondation en 2008, l’association Gen-Ibérica accompagne les passionnés dans leurs recherches généalogiques espagnoles. Avec une approche basée sur l’entraide et le partage d’expérience, ses membres mettent leur expertise au service de ceux qui souhaitent éviter les écueils et gagner du temps.
"L’objectif est que les gens ne mettent pas trente ans à faire leur généalogie espagnole, comme cela m’est arrivé", explique Éric Jariod. À travers des salons, des ateliers et des ressources en ligne, Gen-Ibérica aide à débloquer des situations complexes, qu’il s’agisse d’obtenir des actes espagnols ou de constituer des dossiers pour la double nationalité.
La généalogie espagnole, c’est bien plus qu’une quête administrative. C’est l’occasion de tisser un lien entre passé et présent, de comprendre les choix de vie de ses ancêtres et de redonner vie à des récits familiaux oubliés. Pour les descendants de républicains espagnols, ces recherches permettent parfois de renouer avec une mémoire politique et culturelle forte. C’est aussi, pour beaucoup, un chemin vers la reconnaissance personnelle.
Vous souhaitez vous lancer vous aussi dans cette aventure ? Contactez Gen-Ibérica à l'adresse suivante : gen-iberica@laposte.net ou visitez le site gen-iberica.net
Vous vous intéressez à la généalogie mais vous ne savez pas par où commencer? Cette émission est faite pour vous! Marie-Luce Lauer nous entraîne dans un parcours initiatique de la généalogie et chemin faisant nous donne des clefs simples pour retrouver nos racines.
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