Mapping vidéo, effets spéciaux, son et lumière, les spectacles immersifs rencontrent un grand succès en France. Qu'est-ce qui se cache vraiment derrière le rideau de ces productions spectaculaires ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.
Les spectacles immersifs ne sont pas nouveaux mais se développent vraiment depuis quelques années. Des expériences captivantes qui transforment radicalement notre façon de concevoir le divertissement en le rendant plus immersif, plus interactif et surtout mémorable.
"L'immersif, c'est faire entrer le visiteur dans une dimension par du son et des lumières". Nicolas Tochet, directeur général de Super Idée, une agence de communication basée à Metz définit les œuvres immersives comme un condensé de technologies pour vivre une expérience. Les expositions immersives sont une forme d’art qui vise à plonger les spectateurs dans un univers. Une technologie très utilisée est le "mapping vidéo".
On cartographie une façade ou une salle et on fait un spectacle.
Pour Jacques de Tarragon, directeur de l’Atelier des Lumières de Paris, "cette technologie permet d’investir un site et d’emmener le spectateur dans un univers avec des lumières et une ambiance. On cartographie une façade ou une salle et on fait un spectacle en fonction des reliefs". Une technologie largement utilisée dans l'exposition immersive L’Égypte des pharaons, de Khéops à Ramsès à L'Atelier des Lumières jusqu'en janvier 2025.
Une expérience qui ne repose pas uniquement sur la lumière. Le son est aussi primordial pour une bonne immersion. Damien Fontaine, metteur en scène du spectacle Paris, cœur de lumières à l'église Saint-Sulpice (75), évoque "la spatialisation du son qui donnera l’impression de tourner autour de vous". Nicolas Tochet ajoute que "le son fait partie du spectacle, il est utile pour transmettre des émotions ou souligner une image importante".
"70 % des Français ne vont jamais au musée". Un chiffre qui surprend Jacques de Tarragon et qui dénote avec le franc succès que rencontrent les spectacles immersifs. À titre d'exemple, l'exposition Van Gogh / Klimt a rassemblé plus d'1,4 million de visiteurs à L'Atelier des Lumières. Grand succès également pour les œuvres de Damien Fontaine qui ont attiré plus de 12 millions de personnes à travers le monde depuis 15 ans. Pourquoi ce succès ? Jacques de Tarragon pense que "ce sont des spectacles que les gens veulent voir à plusieurs, ils découvrent seuls puis reviennent avec leurs amis ou leur famille. C’est une expérience collective, d’ailleurs on a remarqué que certains sont revenus des dizaines de fois !".
Le bouche à oreille est très important.
Damien Fontaine évoque aussi l’aspect unique de ces spectacles. "Les spectacles éphémères ont une spontanéité qu’on ne retrouve pas partout”. Pour Jacques de Tarragon, "le bouche à oreille est très important". Des expériences qui plaisent également pour leur originalité, elles sortent des sentiers battus de l’art et de la culture que le public a l'habitude de voir. Certaines expositions permettent une réappropriation nocturne des espaces publics par des gens qui sortent de leur zones de confort pour vivre quelque chose qu’il ne connaissent pas. Forcément, ça marque les esprits !", souligne par ailleurs Nicolas Tochet.
Le tout immersif vient-il masquer le tout subtil qu’offre par exemple une visite au musée ? Pour Jacques de Tarragon, "on n’a pas vocation à se substituer aux musées traditionnels. On fait justement une autre proposition qui a comme objectif de donner envie aux gens de faire face aux oeuvres des musées". Nicolas Tochet ajoute que "le propre de ces expositions, c’est de mettre en avant les œuvres originales pour rendre hommage aux artistes. Que les gens aiment ou pas, ils ressentent quelque chose et s'intéressent plus à l'art en général".
On n’a pas vocation à se substituer aux musées traditionnels.
Geneviève, une auditrice fidèle de l’émission, raconte son expérience et précise que "l’immersion était impressionnante. On voyage vraiment dans un autre monde mais parfois, c'était trop". Ce que confirme Damien Fontaine, "trop d’immersion peut couper les liens qui existent entre les spectateurs qui assistent à l'exposition. Ça doit rester une expérience collective".
Du 16 octobre au 23 novembre 2024, l'église Saint-Sulpice à Paris va briller à l'occasion d'un spectacle présenté par Damien Fontaine. Écoutez la seconde partie de l'émission Je pense donc j'agis.
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