Aujourd’hui, Marque Page vous présente quelques nouveautés BDs où la mort décide de faire parler d’elle dans des histoires bien différentes.
Shadow Life de Goto et Xu chez Ankama
Kumiko est placée à Pâturages Verts, une maison de retraite prisée. Ses filles étaient, certes, bien intentionnées en choisissant cet endroit pour elle, mais la veuve de soixante-seize ans s’enfuit au bout de quelques jours. Rebelle et indépendante, elle refuse qu’on lui dicte sa condition et emménage seule dans un appartement, gardant le lieu secret. Kumiko se délecte des petits plaisirs quotidiens : décorer à sa guise, manger ce qu'elle veut et aller nager à la piscine. Sauf que quelque chose l'a suivie dans ses bagages : l'ombre de la mort… Kumiko sait comment l’arrêter : elle décide de s’équiper d’un aspirateur et de capturer le mauvais esprit ! Mais peut-on vraiment échapper à la Grande Faucheuse ? |
Les auteurs nous offrent un one shot de plus de 350 pages. Une histoire des plus agréables à suivre : il faut dire que Kumiko est un beau personnage auquel on a tout de suite de la sympathie malgré son caractère un peu difficile. Shadow Life nous offre une histoire d’une grande douceur emplie de tendresse et de belles rencontres comme celle avec la vendeuse de son aspirateur (tout à fait savoureuse), ou ses retrouvailles avec son premier amour de jeunesse (des plus émouvants). Une belle histoire mettant en scène, et c’est assez rare pour le souligner, une héroïne âgée, sujet qui tient à cœur à Hiromi Goto au scénario de cet ouvrage. Au dessin, Ann Xu nous propose des planches qui offrent un mélange réussi de comics et de mangas. Kumiko, son personnage central, est vraiment réussie et ses expressions sonnent toujours justes. Le trait d'Ann Xu est simple, d’une belle lisibilité, avec de grands aplats de gris en guise de couleurs - l’ouvrage est en effet noir et blanc.
Pour résumer : une belle histoire de vie contre la mort et le temps qui passe. Une fable qui commence comme une chronique emplie de justesse sur la liberté et qui finit sur une dose de poésie fantastique.
Stillwater de Zdarsky, Pérez et Spicer chez Delcourt
Plus personne ne meurt. À Stillwater, ce n'est pas seulement une promesse, c'est une... menace ! Nous débarquons à Stillwater par hasard aux côtés de Daniel et de son meilleur ami. Daniel vient d’hériter d’une arrière grande tante et doit rencontrer le notaire de Stillwater, une petite ville oubliée d’apparence sans histoire. Mais Daniel et son ami vont alors être les témoins d’un accident mortel d’un adolescent… qui se relève comme si de rien n’était. Les deux amis sont devenus des témoins du secret jalousement gardé par la communauté et devront être éliminés ! |
Le scénariste dose parfaitement les révélations pour tenir le lecteur en haleine et donner l’envie d’en savoir plus et tourner les pages. On est balloté comme Daniel par les événements, et comme lui nous découvrons peu à peu le fonctionnement de Stillwater. L’auteur parsème son intrigue de quelques flashbacks permettant de mieux cerner certains personnages et l’histoire de cette ville. Au dessin, la partition est de très bonne tenue, avec un trait plaisant à lire, que ce soit pour ses personnages ou la mise en scène de l’histoire, sans oublier les bonnes couleurs qui accompagnent le dessin.
Bref, on se régale à parcourir un premier volume intriguant qui nous donne envie d’en savoir plus.
L'Ogre Lion de Bruno Bessadi chez Drakoo
Dans les contrées du Nord, nul n’a jamais vu de lynx aussi grand. Normal : Kgosi est un lion. Mais que fait-il si loin de ses terres ? Pourquoi partage-t-il son corps avec un sanguinaire démon pourfendeur de carnivores ? Accompagné de Wilt, imprévu compagnon de route, Kgosi va découvrir au fil du périple vers le royaume au-delà des mers la vérité qui lui permettra de se retrouver et de délivrer son peuple… |
Pour une première oeuvre en solo, l’auteur s’en sort bien : ses personnages sont réussis, le duo Wilt et Kgosi fonctionne vraiment. Le mystère qui entoure le lion est certes très classique mais plaisant. L’esprit vengeur est une belle trouvaille de l'auteur. Sans oublier d’autres personnages comme les souris guerrières qui n’ont peur que d’une chose : mourir d’une crise cardiaque plutôt que sur le champ de bataille.
Graphiquement, on retrouve avec plaisir le trait de Bruno Bessadi avec ses courbes arrondies et ses grands yeux, qui évoquent un trait quelque peu disnéen mais qui vient se confronter violemment à des scènes de d’actions où le sang coule à flot et les membres sont tranchés en nombre… L’album pour cela est d’ailleurs conseillé seulement aux adolescents. On peut ajouter que les couleurs de Joo collent tout à fait à l’ambiance du récit et du trait de Bruno Bessadi.
Du côté scénario, malgré quelques clichés des récits d’aventures et d'Héroïc Fantasy, Bruno Bessadi maîtrise son récit, armant son Ogre Lion d’une petite équipe qui amène un humour attendu mais bien dosé. Pour les amateurs d’Heroic-Fantasy, en mal de Conan ou de Lanfeust, cette série est peut-être pour vous.
Alphas Solo d'Oscar Martìn et Juan Àlvarez chez Delcourt
Découvrez les chroniques du monde cannibale avant Solo dans ce récit complet dans lequel différents clans s'affrontent pour déterminer qui sera l'Alpha, détenteur du pouvoir. Ce sont des experts du combat, de la survie, ils forment les clans de chiens les plus puissants du monde cannibale. Mais alors que l'équilibre des forces est remis en question, une lutte fratricide va s'engager pour décider de qui sera l'Alpha. Entre récit d'action et lutte de pouvoir, Alphas est une histoire de destinée dans le monde de Solo. |
Pour les néophytes, les enjeux et l’univers sont tout de suite assimilés et les connaisseurs de l'œuvre d’Oscar Martìn, seront en terrain connu et ravis de poursuivre l’aventure de Solo avec cette nouvelle histoire originale. Bien que ne révolutionnant en rien les précédentes aventures de Solo, cet ouvrage reste de qualité pour tout amateur en recherche de récits d’action divertissants. Au dessin, Oscar Martìn laisse la place à Juan Àlvarez, et ce dernier se moule parfaitement dans la continuité graphique de la série, avec un trait et des personnages anthropomorphiques toujours digne d’un Walt Disney, mais où les gros bras et les épées remplacent les sourires et la comédie musicale. Les personnages sont donc parfaitement campés par le nouveau dessinateur, les différentes races sont maîtrisées, les séquences d'action et elles sont nombreuses sont fort réussies et la mise en page alterne quelques séquences cinématographiques ou dynamiques avec des mises en scène plus traditionnelles.
Une lecture qui ne sera pas monotone qui plus est en grand format car ce Solo Alphas prend les dimensions d’une BD classique Franco-Belge au lieu du format plus petit typé comics de la série d’origine.
Les sept secrets de Taylor, Di Nicuolo et Baiamonte chez Delcourt
Lorsque le siège de l'organisation The Order est attaqué, les pontes du système craignent que les sept secrets les plus importants de l'histoire humaine soient divulgués au public. Des secrets suffisamment bouleversants pour chambouler notre compréhension du monde. Il appartiendra à la nouvelle recrue de ce groupe mystérieux, Caspar, d'identifier et de combattre la menace. |
Les 7 secrets est une mini-série d’action, prévue en trilogie de 160 pages environ pour chaque volume. Ce premier tome nous présente l’univers de cet ordre mystérieux et son fonctionnement. Le récit se veut avant tout divertissant comme une bonne vieille série B, offrant une aventure épique avec ses personnages forts et hauts en couleurs. Le récit va vite, mais n’oublie pas d'offrir une palette d’émotions variées à ses lecteurs. En effet, les révélations s’enchaînent sans temps morts et le scénariste s’autorise à se débarrasser de personnages emblématiques pour faire avancer son récit.
Du point de vue graphique, le contrat est bien rempli avec ses personnages bien typés et fortement reconnaissables. Une mise en page dynamique, et une colorisation vive associée qui renforce le côté pulp, fun général ressenti à la lecture
[...] Avec Les Sept Secrets, les auteurs nous offrent une série qui ne déçoit pas les amateurs de grosses bagarres. Un divertissement de qualité, pour les adolescents tout de même car la violence même si stylisée y est bien présente.
Programmation musicale :
Requiem Dies Irae, Verdi
Avec des extraits des films Conan, le barbare de John Milius et Mad Max 2 de George Miller
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