C’est un art aussi fascinant qu’intriguant. L’art africain est à l’honneur au musée des Confluences de Lyon jusqu’au 18 février 2024. Pour sa 40e exposition depuis son ouverture en 2014, le musée lyonnais met en scène les "mille vies d’objets" d’Afrique. Une collection fournie qui fait voyager les visiteurs. Suivez le guide.
Masques, statues ou même tabourets sculptés… L’exposition présente 230 objets exceptionnels pour mieux comprendre certains éléments fondamentaux des sociétés traditionnelles africaines. Collectionnés par le couple de marchants d’art Ewa et Yves Develon, ces objets viennent pour la plupart du Nigeria. Pays dont on connaît peu l’art en France, c’est pourquoi "c’est vraiment une grande chance d’avoir accès à cette collection pour la France et pour Lyon", estime Marie Perrier, responsable des collections africaines et océaniennes du musée des Confluences. Et d’ajouter : "Moi ce qui m’a frappé c’est la monumentalité de certaines pièces, on a des pièces d’architecture, des objets qui sont grands et en imposent !" De quoi éblouir les visiteurs.
C’est vraiment une grande chance d’avoir accès à cette collection pour la France et pour Lyon !
Pour faire parler ces objets et expliquer leurs usages, l’exposition retrace leur vie depuis leurs commanditaires jusqu’à leur cessation et leur exposition. "La visite commence par ces personnes qui sont susceptibles de commander un objet à un moment donné", précise Marie Perrier. Ce peut-être aussi bien une mère qui a perdu son enfant et va aller faire une statue qu’elle va chérir, ou encore un chef de village qui fait sculpter des objets de parure pour assoir son prestige social.
Parce qu’un objet ne serait rien sans l’artisan ou l’artiste qui l’a créé, la deuxième partie de l’exposition leur est consacrée. Et si la grande majorité des œuvres d’art africaines sont anonymes pour de multiples raisons, le musée est parvenu à identifier les créateurs de certains objets, notamment celui d’un masque nigérian. "On est particulièrement fiers d’avoir pu travailler sur ce masque, se félicite la chargée de collections, on a travaillé avec le Fowler Museum de Los Angeles qui détenait les archives d’Arnold Rubin, un historien d’art américain, qui a photographié ce masque à plusieurs reprises et aussi le sculpteur du masque qu’il a pu interviewer." Fait rarissime pour une œuvre d’art africain, il existe même une vidéo explicative de la méthode de travail du sculpteur.
Puisque la question de l’appropriation culturelle se pose, comme à chaque exposition sur l’art africain, Marie Perrier justifie la démarche du musée par la pédagogie. "Dans l’exposition, on essaie de montrer comment et pourquoi les gens se dessaisissent des objets... et il y a de multiples raisons. Que ce soit pour des raisons financières, de conversion religieuse, ou par attrait pour la modernité", énumère-t-elle. La colonisation a elle aussi joué un rôle dans les changements d’habitudes, ajoute-t-elle, tout comme il y a bien sûr eu des pillages et des vols. Là encore, un autre aspect de la ville de certaines œuvres.
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