C'est l'un des plus anciens peuples d'Italie. Les Étrusques ont fasciné autant Picasso que Giacometti pour leur raffinement extrême. Cette civilisation dont le goût du luxe a valu d'avoir ses détracteurs ou ses pro-Étrusques, est à l'honneur à Nîmes, au musée de la Romanité.
Ils ont fasciné autant Picasso que Giacometti. Pourtant, la civilisation étrusque reste peu connue aujourd'hui en France. Le musée de la Romanité à Nîmes leur consacre une exposition jusqu'au 23 octobre 2022. Thierry Lyonnet l'a parcourue en compagnie de Léa Fleury, archéologue et guide conférencière au musée de la Romanité.
Les Étrusques sont parmi les plus anciens peuples d’Italie. Originaires de Toscane, ils occupaient, au plus fort de leur expansion, une bonne partie de la péninsule. Apparus en 900 av. J.-C., ils ont connu leur apogée autour du VIIe, Ve, avant notre ère. Et donc avant l’époque romaine. Excellents navigateurs, les Étrusques ont pu échanger avec les Phéniciens ou les Grecs, par le biais du commerce. "Des relations qui vont très vite prendre un tournant culturel", explique Léa Fleury.
Les étrusques sont connus pour leur raffinement, voire leur goût du luxe. "Ils ont beaucoup fait parler d’eux parce qu’il y avait de gens qui étaient pro-Étrusques et d’autres au contraire détracteurs des Étrusques, donc c’est toujours difficile de faire la part de faux et de vrai sur ce qu’il en était, mais c’est vrai que cette réputation d’aimer le luxe n’est sans doute pas tout à fait fausse", selon l’archéologue Léa Fleury.
Le musée de la Romanité de Nîmes expose notamment des bijoux du Ve ou du VIe siècle av. J.-C. Des pièces d’un raffinement incroyable. Les Étrusques étaient en effet d’excellents orfèvres. Ainsi, il a fallu attendre le XVIIe siècle pour que l’on sache reproduire en Europe une méthode de granulation qu’ils utilisaient.
Chez les Étrusques, les hommes comme les femmes portaient des bijoux. Ces dernières étaient "plus émancipées que leurs consœurs grecques ou romaines". Elles pouvaient assister aux banquets ou aux spectacles, ce qui leur a valu une mauvaise réputation chez les Grecs notamment.
Et surtout, la femme étrusque portait un prénom qui leur était propre. "Ce que l’on ne retrouve pas chez les Romains", précise Léa Fleury. Ainsi, contrairement aux femmes de la Grèce et de la Rome antiques, la femme étrusque "avait une existence légale en tant qu’individu dans la société". On a d’ailleurs retrouvé sur des inscriptions funéraires étrusques des matronymes, c'est-à-dire "le nom de la mère et de la lignée maternelle". "Ça c’est inédit, on ne le voit jamais chez les Grecs ou chez les Romains !"
Chaque semaine, Thierry Lyonnet donne la parole à un acteur de l'actualité culturelle. Écrivains, metteurs en scènes, peintres, etc., parlent de leur travail et de leurs œuvres.
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