Le MIAM de Sète propose une rétrospective de l'art pictural marchand du XXe siècle, offrant ainsi une nouvelle perspective sur l'histoire de la peinture contemporaine. A voir du 28 juin au 9 mars.
Françoise Adamsbaum, directrice du musée, explique au micro de RCF : "Le MIAM s'efforce de découvrir des aspects inexplorés de l'art et de son histoire." Cette exposition illustre parfaitement cette démarche en valorisant le "moche" et le commercial comme dignes d'être exposés dans un musée.
"Beau/Bad/Ugly" met en avant les artistes spécialisés dans la peinture vendue en masse, reproduite à des milliers d'exemplaires. Ces œuvres, souvent qualifiées de "commerciales", se situent à la croisée des styles : entre le travail des peintres professionnels de vues touristiques, comme ceux de Montmartre, et la pratique amateur.
La peinture marchande a longtemps été reléguée dans l'ombre de l'histoire, encaissant sans sourciller critiques et mépris. Pourtant, elle s'est vendue par milliers dans les supermarchés, tapissant les chambres d'adolescents et les salles d'attente. Elle a su nous faire rêver, parfois même pleurer, et s'est profondément inscrite dans notre imaginaire collectif.
"On se demande ce qu'est réellement cette peinture et pourquoi elle n'est pas classée parmi les œuvres reconnues de l'art contemporain. En fin de compte, on se rend compte qu'elle l'est, mais dans un autre couloir et une autre histoire de l’art contemporain", précise Françoise Adamsbaum.
L'exposition est organisée sur deux étages pour offrir une exploration approfondie de l'évolution artistique. Le premier étage est dédié à l'art historico-commercial, plongeant dans l'univers des peintures reproduites en masse et vendues dans les supermarchés. Cette section met en lumière la place des œuvres "commerciales" dans la culture visuelle populaire.
Le second étage se concentre sur l'art contemporain, illustrant comment celui-ci s'inspire et se nourrit de l'art commercial et des arts populaires. En mettant en parallèle ces deux facettes, "Beau/Bad/Ugly" révèle comment les pratiques artistiques modernes réinterprètent et réintègrent des éléments de cette peinture souvent méconnue, établissant ainsi un dialogue enrichissant entre passé et présent. "Nous montrons que l'art contemporain se nourrit finalement de cet art commercial et des arts populaires", conclut Françoise Adamsbaum.
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