Bruno Testa
" Saint-Étienne au temps du coronavirus " (Utopia éditions)
Virgile, un journaliste stéphanois, se retrouve confiné chez lui. Alors qu'il travaille à la rédaction d'un guide sur Saint-Étienne, le peintre Gaspard lui téléphone à 10 heures du soir. Il a un besoin urgent de récupérer des livres !
En compagnie de Virgile, Gaspard et Dimitri, le photographe, le lecteur découvrira une ville attachante qui n'a que peu de choses à voir avec l'image misérabiliste dont on l'affuble depuis plusieurs siècles…
Les chroniques de Jacques Plaine
BRUNO TESTA Saint-Étienne au temps du Coronavirus Utopia Journaliste, écrivain, Bruno Testa, Coup de Cœur du Prix Claude Fauriel 2021, est né dans le Forez. Printemps 2020. Parce qu’à l’autre bout de la planète un pangolin détraqué du sexe aurait frotté ses écailles contre une chauve-souris aux yeux bridés, les sept milliards d’Homo Sapiens des cinq continents – à l’exception de quelques aborigènes d’Amérique du Sud – se sont vus confinés dans leur deux pièces cuisine, leur salon ou leur terrier. Bruno Testa comme les autres. Bruno Testa, « Virgile » pour son éditeur tout heureux de souligner les origines de son auteur tout là-bas dans la Grande Botte et aussi de le comparer au plus écolo des poètes du siècle de César. Son éditeur qui dans la foulée va lui demander de profiter de ces semaines de solitude pour se documenter et écrire sur Saint-Étienne : « tu ne vas quand même pas rester dans les annales comme le seul journaliste qui n’a rien écrit sur notre ville ! » Investi de cette plume bucolique d’un autre millénaire le nouveau Virgile Santus Stéphanus va nous présenter le Saint-Étienne plus noir que noir de jadis mais aussi les Stéphanois qui vont avec : « le Stéphanois ni Blanc ni pas Blanc, ni Noir ni pas Noir, ni Maghrébin ni pas Maghrébin, ni Français ni pas Français, ni Polonais ni pas Polonais, ni Italien ni pas Italien. Ni grand ni pas grand, ni beau ni pas beau, ni bavard ni pas bavard, ni au chômage ni pas au chômage. Le Stéphanois ni ni.» Nous présenter le Saint-Étienne d’avant, celui des sept collines avec son Tibre à ciel ouvert, ses lavandières transportées par les bistanclaques des passementiers, les martinets des métallos, les hirondelles du père Mimard. Et puis à l’heure autorisée par Monsieur le Préfet il ira de zinc en café, de bar en bistro, goûter aux alcools de contrebande et aux rhums arrangés. « Encore des que les Boches auront pas ! » Restent enfin les cimetières qu’il visitera la nuit et à la chandelle : Côte-Chaude, Montmartre, le Crêt de Roc et les autres, en se disant qu’après tout il vaut peut-être mieux être enterré qu’incinéré, car si post-mortem on n’est toujours pas d’accord on peut encore se retourner dans sa tombe. Et là-dessus en guise d’eau bénite il se détendra d’un grand coup de gel hydro-alcoolique.
Magazine littéraire en lien avec l'association de promotion de la lecture "Lire à Saint-Étienne".
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