Il était une fois un chevalier déchu et une jolie princesse à délivrer...
Ces jours-ci, sort aux éditions Dupuis, dans la collection Aire Libre, la seconde et dernière partie de cette tragique romance.
Ténébreuse, livre second par Hubert et Mallié chez Dupuis
Islen, usant des terribles pouvoirs de sa mère, a déchaîné ses animaux contre son Roi de père. Échappée du château de ce dernier en compagnie d'Arzhur le chevalier déchu, elle apprend à mieux connaître cet homme qui, comme elle, cherche à échapper au poids de son hérédité... La fuite de ces âmes blessées sera-t-elle un havre de bonheur permettant à la jeune fille de ne pas assumer le destin laissé en héritage par sa mère aussi puissante que toxique ? Les trois vieilles, dangereuses harpies qui la surveillent dans l'ombre, ne perdront pas une miette de ce romantique et dramatique spectacle, au cours duquel de nombreux masques tomberont...
Le premier livre nous racontait la malédiction subie par Islen, le second tome se penche sur la personnalité ambiguë de son héros masculin Arzhur. Sous ses airs de conte, cette histoire de chevaliers et princesses a tout de la classique histoire que tout le monde connaît : un chevalier qui doit sauver une princesse - ainsi que commence ce récit. Sauf que le chevalier est dénigré dans son pays suite à une sombre histoire qui résonne avec notre actualité et même si le héros déchu qui cherche à se racheter est du déjà vu, une princesse qui n’a pas envie d’être délivrée, c’est déjà tout de même plus rare. Les personnages, plutôt stéréotypés de prime abord, ont, finalement une forte et riche personnalité. On retrouve aussi, dans cette épopée, les thèmes chers au regretté scénariste Hubert : féminisme bien sûr avec ses deux personnages en reflet de notre société, mais aussi la charge du regard des autres et du poids de la famille, de nos démons intérieurs ou encore le libre arbitre et l’émancipation. La tension grimpe au fil des pages et, comme certaines figures classiques à la destinée tragique, on sent que nos deux personnages ne sont pas faits pour s’aimer. Et même si le sentiment d’inéluctabilité est parfaitement retransmis au lecteur, dans les quelques regrets que l’on peut formuler, on peut noter une romance malheureusement prévisible et une fin quelque peu abrupte, dont on aurait aimé qu’elle prenne un peu plus son temps.
Avec Ténébreuse, nous plongeons dans un univers médiéval, dans lequel chevalier, épée magique, princesse, sorcières, forêts, châteaux et créatures monstrueuses se côtoient. Toutes les cases sont cochées, ou presque, pour le plus grand plaisir des fans de Vincent Mallié qui illustre avec brio cette histoire. Le dessinateur de la Quête de l’oiseau du temps et de la série Le Grand Mort fait encore une fois parler son talent. Son découpage est parfaitement réussi et sa mise en page respire l’aventure. Même si certains personnages secondaires, comme le père d’Islen sont un peu trop dans les standards attendus, ses personnages sont en général très bien caractérisés. Les décors, que ce soit les paysages de forêts mais surtout les villages et châteaux, sont très soignés à l’image de son encrage mais aussi de la mise en couleurs de Bruno Tatti, qui réussit particulièrement à renforcer les ambiances et enrichir l’univers graphique de Ténébreuse. Une bien belle et tragique histoire qui se conclut avec ce livre second.
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