Du 21 août au 8 septembre se déroule un festival insolite à Sprimont en province de Liège. La 30e édition du festival de sculpture sur pierre permet à des artistes tailleurs du monde entier de présenter leurs oeuvres sur des blocs de pierre bleue monumentaux. Explications avec Céline Moureau, conservatrice du centre d'interprétation de la pierre, au micro d'Yves Thibaut de Maisières.
Tout à fait puisqu'on reçoit des sculpteurs internationaux. Cette année, ce sont plutôt des sculpteurs qui viennent d'Europe, mais on a déjà eu des sculpteurs qui venaient d'Australie, d'Afrique du Sud et du Canada. 11 sculptures monumentales vont être présentées puisque chaque artiste s'occupe de son bloc. Nous découvrons des oeuvres très diversifiées. Il y a aussi des artistes qui travaillent avec des formes plutôt abstraites. Et puis, d'autres artistes vont travailler sur des éléments plus figuratifs.
Pour qu'un festival de sculpture ait lieu, il faut quand même plusieurs facteurs, et notamment le fait que les pierres utilisées sont locales et donc acheminées directement depuis la carrière, sur le site. Elles bénéficient des moyens de levage exceptionnels puisque c'est un festival de sculpture monumentale et que la pierre bleue est très lourde (presque 2,7 tonnes au m³). Il nous faut ces infrastructures juste à côté du musée (le centre d’interprétation de la pierre). Ce sont les raisons de la présence du festival ici à Sprimont.
Dans les sols de Sprimont, on va trouver principalement deux sortes de pierres. Le grès, qui va servir plutôt au bâti ou pour les pavés de rue, mais on extrait aussi la pierre bleue. Les particularités de celle-ci font qu’elle se sculpte très bien et qu’elle va prendre différentes teintes en fonction de la finition qu'on veut lui donner en la travaillant. C'est notamment pour cela que les sculpteurs l'apprécient beaucoup. On l’appelle “pierre bleue”, mais elle peut revêtir une teinte plutôt grise. D’un autre côté, quand on la polie très fort, elle va avoir un rendu tendant vers une teinte noire. D’autre part, il est intéressant de repérer des fossiles dans ces pierres. On ne retrouve pas la pierre bleue qu’à Sprimont. La région hennuyère de Soignies et Mons en compte aussi dans ses sols. Elle est exactement la même.
Les particularités du symposium à Sprimont, c'est que même si les artistes sont sélectionnés, on retrouve évidemment différents niveaux d'expertise : des gens plus âgés qui ont énormément d’expérience qui connaissent beaucoup de choses sur la pierre bleue, ils vont pouvoir former des personnes qui sont plus jeunes. En général, on passe par des académies ou des écoles d'art et puis, on arrive à la pierre bleue un petit peu au fur et à mesure du parcours artistique.
Le musée est évidemment consacré à la pierre bleue. Des espaces sont consacrés aux aspects plus géologiques et aux fossiles qu'on peut retrouver dans cette pierre. L’exposition donne les clés pour identifier tous les fossiles qu’on peut observer dans nos maisons, et même les maisons plus modernes, puisque la pierre bleue est un matériau toujours énormément utilisé. Une autre partie du musée est consacrée au site archéologique et paléontologique de la Belle Roche qui nous replonge 500.000 ans en arrière. La dernière partie de l'exposition est consacrée aux activités des carrières aux 19e et 20e siècles, dans la région et même un peu plus loin.
Il faut souligner que le bâtiment qui accueille le musée est tout à fait exceptionnel. Il s’agit d’ une ancienne centrale électrique, construite en même temps que la période de l'Exposition Universelle à Liège en 1905. Le bâtiment est construit en métal, en pierre et en verre, avec une grande verrière de façade qui est vraiment exceptionnelle. Il vaut le détour !
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